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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 15:52

 

 

Depuis 1993, je suis retourné plusieurs fois à Baghdad, mais je dois l'avouer, je n'avais plus la même motivation qu'au début pour cette action humanitaire.

J'étais déçu pour plusieurs raisons:

 

-J'avais compris que les dirigeants irakiens étaient déconnectés des réalités qui régissaient l'avenir de leur Pays. Depuis, la première guerre du Golfe, ils semblaient croire que plus rien ne pourrait affecter gravement l'Irak et que leur avenir était assuré..Ils continuaient à se persuader et à persuader le peuple, que les menaces anglo-Américaines et onusiennes, n'étaient que du bluf et que l'armée irakienne avec la fameuse Garde républicaine, était assez forte pour repousser victorieusement toute attaque. Visiblement, la première guerre du Golfe, ne leur a rien apprit.

 

Saddam Hussein se complaisait à se laisser glorifier par son entourage et entretenait à outrance le culte de sa personnalité. Ses rotomontades envers une guerre planifiée par l'occident ne persuadaient plus personne, sauf son entourage bassiste, qui en fait n'éxistait que grâce à lui.Pourtant les signes précurseurs d'un conflit imminent ne cessaient de paraître. Mais le peuple, n'avait le droit qu'aux informations officielles. Propagande en vase clos, téléphone portable interdit, le citoyen irakien ne se doutait pas que l'apocalypse anglo-américaine allait s'abattre sur son pays.L'Irak allait payer le prix fort de l'entêtement et l'aveuglement de ses dirigeants. Saddam Hussein avait troyuvé plus fort que lui en matière d'intoxication, de propagande, avec le couple BUSH-BLAIR.

 

Bagdad vivait, ou plutôt survivait. Les riches n'avaient pas rompu avec leurs habitudes de faste et d'opulence.Les hôtels de luxe ne manquaient de rien. Les affairistes continuaient à se bousculer à Bagdad et à magouiller pour une course effrénée au dollar Roi.

Les pauvres, essayaient de survivre, victimes de dégringolade vertigineuse du dinar irakien.

C'était écoeurant!!!Les sincères, ceux qui voulaient vraiment le bien de l'Irak ne pouvaient, hélas, que constater le climat néfaste qui régnait en Irak.

L'Irak et son peuple alliaient doucement, mais sûrement, connaître  l'apocalypse sous la forme de l'illuminé G.W BUSH.

 

Les éléctions présidentielles irakiennes étaient programmées pour début octobre 2002. A cet effet, je reçu une invitation à me rendre à Bagdad en qualité d'observateur de ce scrutin.

L'ambassadeur d'Irak à Paris m'avait assuré que tous mes frais seraient pris en charge, ce qui ne fut pas le cas.

Je décidais, bien que je me promis de ne plus me rendre en Irak, pour les raisons que j'ai évoqué, mais la curiosité étant la plus forte, je me rendis à cette invitation.

Je pris l'avion KLM, Lyon-Amman via Amsterdam et je fus à l'aéroport  King Alia d'Amman, vers minuit, en ce mois d'octobre. Contrairement à ce que m'avait assuré l'ambassadeur irakien, personne pour m'accueillir. Cela commençait bien et avait eu le don de m'énerver sérieusement. Fallait pas me prendre pour une bille!!!!

Dans la foulée, je pris un taxi jordanien, direction Bagdad, pour 120 euros.

Par comble, ce taxi n'était pas climatisé et le trajet fut un enfer avec une température dépassant allégrement les 45°C.

Je pestais contre ma crédulité. Qu'allais je faire dans cette galère????Alors que les dirigeants irakiens et les affairistes de tout bord, se la coulaient douce dans les palaces de Bagdad aux frais du pouvoir irakien. Foutaises!!!!

 

Arrivée à l'hôtel Rasheed à 16 Heures. Accueil dans le hall, par les fonctionnaires du Ministére de l'information. Epuisé, je regagnais la chambre que l'on m'avait désigné.

Dans le hall de l'hôtel, beaucoup d'étrangers venant de tous les coins de la planête, se croisaient,se saluaient et hypocritement, certains louaient Saddam et son courage.

Le soir, au dîner, collation au restaurant de l'hôtel. Je rencontrais Gilles Munier. Cela me fit plaisir, car c'était le seul Français que je vis. De plus, sa lucidité et sa connaissance profonde de l'Irak et de ses dirigeants, était pour moi d'importance.

Gilles, ne se faisait plus d'illusion sur le résultat des éléctions, ni sur le devenir pessimiste qui s'annonçait pour l'Irak. Il avait analysé la situation à venir, avec une clairvoyance remarquable.

 

Le lendemain matin, tous les observateurs furent convoqués afin de choisir le bureau de vote où ils pourraient exercer leur rôle.Certains, furent transportés en hélicoptère vers d'autres villes irakiennes.

 invitation.jpg

 

Invitation officielle pour les éléctions

 

taxi-jordanien.jpg

 

Mon Taxi jordanien

 

 

Resto-relais-irakien.jpg

 

Resto route irakien

avec mon chauffeur Jordanien

 

Ne voulant pas m'éloigner de Bagdad, mon choix se porta sur un bureau de vote situé à Sadr City (Quartier  chiite par excellence).

On nous emmena en voiture à ce bureau de vote.Une haie de petites filles et de petits garçons nous souhaitaient la bienvenue. J'étais très touché par cet accueil et accablé par ce qui allait survenir prochainement à l'Irak. Cette jeunesse magnifique et candide, allait elle être sacrifiée????

Au bureau de vote, ambiance zen, femmes et hommes votaient sereinement. Il fallait seulement déplorer l'absence d'isoloirs.

Au retour, je rencontrai Abderezak El Hachimi, ancien ambassadeur d'Irak à Paris auquel j'adressai un bref salut.

Le soir, dans le hall du Rasheed, apparu S.E Ahmed Ben Bella, ancien Président de la République Algérienne. Suivi par une cohorte de journalistes, il ne cessait de clamer "Vouilà la démocratie!!!C'est ça la démocratie!!!" Il oubliait qu'en véritable démocratie, il n'y a pas de plébicite.Les véritables pays démocratiques le savent.

Enfin, si ce vote pouvait rendre le peuple irakien heureux et satisfait, pourquoi pas!!!Mais la réalité était toute autre!!!L'avenir de l'Irak, ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices.

 

Le lendemain, journée libre. L'après midi, en compagnie de Gilles Munier, j'allais rendre visite à Oum Ghazan, de "Paix et solidarité". Les bureaux de cette organisation étaient maintenant situés dans le vieux Bagdad. Merveilleuse femme!!!!Toujours souriante malgrè la situation incertaine de l'Irak, elle inspirait toujours le respect et la retenue.L'Irak avait de la chance d'avoir des femmes telles qu'elles.

Le soir, en solo, je décidais de me promener dans les rues de Bagdad. J'allais à la rencontre des gens et lorsqu'ils se rendaient compte que j'étais un étranger, ils redoublaient de gentillesse à mon égard pour m'être agréable.

 

Le lendemain, jour du départ pour Amman, où je devais prendre l'avion du retour à Minuit. Grâce à la dextérité de conduite du chauffeur du 4x4 officiel, je fus à l'aèroport King Alia à 23 heures et le lendemain matin à 11 heures, je fus à Lyon.

 

C'était la fin de mon épopée irakienne. J'étais conscient que je ne reverrai plus Bagdad, ni le peuple irakien.

Pauvre peuple Irakien, à croire qu'une malédiction s'est abattue sur lui.

L'occupation US, au lieu d'apporterla paix et la sérénité, n'a apporté en fait que la mort et la désolation.Les médias relatent quotidiennement ce que subit l'Irak.

Il ne m'appartient pas de juger, mais les irakiens sont ils plus heureux depuis l'invasion et l'occupation US????

Je ne le pense pas!!!

Quoiqu'il en soit, je rend personnellement un vibrant hommage au Président Jacques CHIRAC, qui, par sa clairvoyance politique à su préserver la France des effets pervers de la 2° guerre du Golfe.

 

Quant à moi et mes amis, citoyens humanitaires, nous avons fait ce qu'il fallait faire.

J'ai livré par écrit ce qui s'était passé à notre niveau et pensons qu'en cas de crise humanitaire, les citoyens libres devraient s'engager sensiblement afin d'alléger, ne serait ce qu'un peu, les souffrances des opprimés et des victimes.

 

Hachemi Bounini

 

 

 

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 18:19

Il semblait que pour l'année 1993, les tensions internationales s'adoucissaient. En apparence du moins.Pas de

de résolutions contraignantes pour l'Irak à l'horizon.

 

 

Ce n'est qu'un cas parmis tant d'autres. Il ne nous appartient pas de porter de jugements à ce sujet, mais le programme "Pétrole contre nourriture" était vraiment un programme pervers qui a permis à certains de s'en mettre plein les poches au détriments des intérêts légitimes du peuple irakien.

 

 Petrole-contre-nourriture-copie-1.jpg200px-Abu Gharyab Prison

 

A gauche:  Article parmi tant d'autres sur le programme "pétrole contre nourriture"

A droite: Prison d'Abou Ghraïb, célebre complexe carcéral irakien qui a acquis une sinistre renommée.

 

 

Nous espérions que Saddam ne changerait pas de chemise, car si c'était le cas, une résolution onusienne viendrait immédiatement sanctionner l'Irak.

Nous étions déterminés a poursuivre notre action humanitaire citoyenne car le peuple Irakien était sérieusement en manque de produits  de première  nécessité et l'aider aussi modestement que nous le pouvions, était pour nous un but auquel nous étions fixés.

Forts de notre première expérience, nous nous sommes mis en action pour amener à Bagdad des containers remplis de produits autorisés par l'ONU.

Sensibilisation de l'opinion publique,collecte, bénévolat, il fallait s'activer pour être prêts  l'été prochain.

Nous étions en contact avec le chargé d'affaires irakien, Monsieur Mustapha EL ADHAMI, qui nous renseignait sur les besoins urgents de la population Irakienne.C'était important de connaître les priorités car beaucoup d'enfants en bas âge allaient périr à cause de cet embargo qui n'en finissait pas.Ambiance surréaliste et dantesque, car dans toutes les religions, affamer autrui relevait du péché mortel.

Nous en voulions aux dirigeants politiques français de l'époque qui avaient pratiqué à l'égard de l'Irak, une politique hypocrite digne de Machiavel. Que le peuple Irakien puisse crever à petit feu, ne semblait pas les émouvoir outre mesure.Ne parlons pas des médias, ces "journaleux" aux ordres qui deversaient en direction du bon peuple français des contre vérités péchées auprès des américains.

La France aurait pu jouer un grand rôle lors de cette crise, en fait, elle a tout raté!!!!!Et son prestige s'en est trouvé réduit à peau de chagrin!!!!!

Nous avions fait connaissance de personnages dont nous cernions difficilement  l'âpreté aux affaires et l'altruisme.

Ainsi, était Yaco ELISH, irakien d'origine, qui avait fondé "SOS enfants d'Irak" et qui était indésirable à l'ambassade d'Irak à Paris. Ce personnage avait rejoint un autre personnagequi avait défrayé la chronique. Il s'agissait d'Ahmed CHAKER, qui avait fondé "l'association de développement des relations Franco-Arabe (ADRAF).

Ahmed Chaker avait fourni un emploi au salaire confortable  à Yaco ELISH. Celui ci le trahira par la suite en utilisant pour son compte personnel, le carnet d'adresses de l'ADRAF.

En fin de compte, ces gens là n'avaient pas la même optique que nous sur l'humanitaire. Eux, avaient des arrières pensées mercantiles visant l'Irak d'après guerre.

D'autres ont très bien profité de la résolution onusienne "Pétrole contre nourriture". Hommes politiques français et autres, haut fonctionnaire onusien, personnalité américaines, la situation misérable de l'Irak, n'avait pas empêché l'abondance de prédateurs et de parasites.

Quoiqu'il en soit, je reconnaîs que Yaco ELISH, de part sa parfaite connaissance de l'Irak nous avait bien aidé et

Ahmed CHAKER, avait Appel-de-Madame-OURTA.jpg contribué financièrement à notre action humanitaire de 1993. Compte tenu de leur aide, je ne peux que les en remercier en leur laissant l'entière  responsabilité de leurs vues sur l'Irak.

 

 

  Autorisation-ONU.jpg

En haut à gauche

-Appel humanitaire de Madame Geneviève Ourta

 

En haut à droite:

-Autorisation de l'ONU

 

Les buts de la mission que nous nous étions fixé étaient:

-De préparer la venue de plus de 60 tonnes de médicaments et de matériel médical qui devaient être receptionés par 4 jeunes originaires de Vénissieux et de Vaulx en Velin.

-D'évaluer avec l'aide de l'association "Pharmaciens sans frontières" les besoins irakiens en matière de médicaments, afin de poursuivre l'aide humanitaire.

-De visiter Jean Luc BARRIERE, détenu à la fameuse prison d'Abou Ghraîb.

-De renforcer les liens entre l'ASFI et IRAK-FRANCE afin de consolider l'amitié franco-irakienne.

 

CONSTAT SANITAIRE:

 

Dire que l'Irak est dans une situation catastrophique dans ce domaine, ne relève pas de l'exagération, bien au contraire.

Jusqu'à fin 1992, 170 000 enfants seront décédés, faute de médicaments et de lait, sans parler de nourriture.

A cette époque, l'Irak possédait 3 usines de fabrication de médicaments qui pouvaient fournir 20% des besoins en la matière.

Les aides humanitaires restaient dérisoires compte tenu des besoins.

Des médicaments nécessaires à traiter l'épilepsie étaient inexistants. Il y avait également une extrême rareté d'anesthésiants , d'insuline. ainsi que de cathéters.

Et pourtant:

La résolution 687 (article 20) de  autorisait le déblocage des avoirs gelés pour l'achat de médicaments et de nourriture(mais les gouvernements alliés avaient mis leur veto).

La résolution 787 annulait la 687 et de ce fait, les avoirs gelés devaient être transférés à l'ONU qui servait d'intermédiaire.

La plupart des pays concernés n'avaient pas respecté cette résolution.

L'Irak se trouvait ainsi en situation de pré-famine et la mortalité surtout infantile et chez les personnes âgées était en très nette progression.

Le blocus avait accru la pauvreté du peuple.La production agricole ne couvrait que 30% des besoins du peuple.

Les établissements sanitaires et hospitaliers ne pouvaient faire face à la situation alarmante qui sévissait.

Depuis janvier 1990, l'Irak avait acheté des médicaments à des Sociétés françaises, soit en direct, soit par intermédiaires (ce qui  nécessitait des paiements cash, ce qui était devenu hors de question pour cause d'embargo.

 

ET A CE SUJET LA PENSEE IRAKIENNE était:

 

-Toujours la distinction entre les peuples et leurs gouvernants.

-L'Irak avait proposé une coopération avec la France (considérée comme pays ami)

-Plusieurs Sociétés françaises étaient prêtes à commercer avec l'Irak, mais ne pouvaient le faire à cause des dispositions draconiennes d'embargo.

Ainsi, pour l'agroalimentaire, il y avait eu signatures de contrats portant sur plusieurs millions USD. La volonté de l'Irak de travailler avec la France était manifeste. Pour ce faire, le dégel des avoirs bloqués restait impératif afin que la réalisation des contrats puisse s'effectuer.

Les besoins irakiens en médicaments étaient de 1 000 tonnes.

La mortalité étaient devenue 13 fois supérieure à la normale (diabète, cancers, asthme, etc...)

Il n'y avait pls de devises pour acheter les médicaments et le lait infantile et le niveau sanitaire du pays était en baisse quotidienne.

L'Irak ne contestait pas qu'une dette de 2 milliards d'USD était redevable à la France. Elle avait  proposé à ce sujet, la fourniture de pétrole (via l'oléoduc turc) pendant 2 mois. La France n'avait pas donné suite à cette proposition.

 

Nos Conclusions à ce qui vient d'être exposé:

 

-Le peuple irakien endurait avec dignité et courage cette situation de génocide banalisé. En qualité de citoyens français, épris des principes humanitaires dont peut s'enorgueillir la France, nous ne pouvions accepter la situation irakienne dans son état actuel.

L'Histoire en fera référence. Après la satanisation, voilà la banalisation d'un génocide délibéré.

L'Irak était confrontée à un blocus hermétique qui étreignait tout la peuple, ce qui constituait à un crime contre l'humanité et cela devraient faire réfléchir tous les gouvernements de ce monde.

Un embargo sélectif touchant la technologie et l'armement aurait pu se comprendre.Mais piver tout un peuple de médicaments, de nourriture et de lait infantile était criminel quoique l'on ouvait reprocher à l'adversaire, si adversaire, il y avait.

Les irakiens étaient désireux de renouer des liens d'amitié avec la France.Face à l'hégémonie Anglo-américaine dans cette Région, la France avait tout à gagner en répondant à cette amitié.

Malgré l'embargo, bon nombre de contrats avaient été signé avec des Sociétés américaines, japonaises, anglaises, etc...Ils n'attendaient plus que la levée de l'embargo pour être honorés.

Et la France dans tout cela ????

La France aurait dû à ce moment, favoriser une normalisation humanitaire en faveur du peuple irakien dans sa globalité. C'est à dire:

-Dégeler les avoirs bloqués pour l'achat de produits pharmaceutiques et agroalimentaires.

-Accroître l'aide humanitaire dans tous les domaines (médical et para médical)

 

Puis par étapes, normaliser l'amitié Franco irakienne.

 

L'Irakien est francophile (nous l'avons constaté) Pourquoi ce sentiment n'avait il pas été payé en retour?

N'oublions pas que l'Irak était le 2° producteur mondial de pétrole et que les enfants irakiens qui ont subi les affres de ce blocus auront en mémoire cette sinistre période.

Nous laissons donc à nos politiques, le soin de méditer sur notre dernière pensée. Quoiqu'il en soit, l'état lamentable de l'Irak d'aujourd'hui, nous conforte dans nos prévisions citoyennes.

Nous partons!! Chérif Benameur,Jean Luc  Masquère (délégué par Pharmaciens sans frontières )et moi même.

Toujours le même  trajet, Paris-AMMAN-BAGDAD.

L'envoyé de PSF était chargé d'évaluer les besoins urgents de médicaments. Chérif et moi même, attendions la venue de l'envoi humanitaire axpédié de Lyon par nos soins. (60 tonnes de médicaments, de lait infantile et de matèriel hospitalier.

Pas de problème pendant le voyage. C'était devenu une routine.....ou presque....

A Bagdad, visite des responsables ministériels  et des hôpitaux.Constat d'une situation désastreuse pour la population irakienne, alors que certains responsables (étrangers et irakiens) profitaient de la manne "pétrole contre nourriture" C'était écoeurant!!!!!et indigne!!!!

Un soir, nous avons été invité par le club des Pharmaciens irakiens où nous avons pu nous entretenir avec les responsables de cet ordre.

Un autre soir, nous sommes sortis pour nous méler au peuple et le pauvre Jean Luc a été l'objet de quolibets, car il n'avait pas observé la décence imposée, à savoir, ne passe montrer vêtu d'un short jean. Rien de méchant, car les gens qui nous entouraient étaient conscients que nous étions étrangers.

Nous nous tenions au courant quotidiennement de la positions de nos containers. Cela n'était pas réjouissant. Il y avait du retard.L'équipe de jeunes qui devaient nous rejoindre, prendrait le relais pour la réception.

Nous nous sommes occupé du jeune Jean Luc Barrière. Emprisonné dans la fameuse prison d'Abou Grahib. Il travaillait au Koweït et profitant de son temps libre, il avait été se promener dans le désert. Les koweitiens l'avaient assuré qu'il n'y avait aucun danger. Or,les irakiens étaient exaspérés par les intrusions étrangères provenant du Koweït et avaient décidé d'infliger une peine de prison de huit années à quiconque franchirait la frontière. C'était ce qui était arrivé à ce jeune français.

La diplomatie française étant impuissante pour l'assister, sa mère était venue nous voir à Lyon afin de demander notre aide. Ce que nous avons fait. Ayant eu un droit de visite grâce au Président du Parlement Irakien, nous avons pu rendre visite à Jean Luc, dans cette prison qui a tant fait parler d'elle.La visite  a duré deux heures et nous avons pu lui remettre tous les objets que sa mère nous avait confié, à son intention.

Nous avons pu constater que le peu d'étrangers incarcérés à Abou GhraIb étaient en quelque sorte privilégiés, car ils logeaient dans une "petite villa'" située à l'entrée de la prison et leurs conditions de détentions étaient honorables.

Nous avons plaidé pour que Jean Luc soit libéré en leur faisant remarquer que ce n'était pas un espion, mais qu'il avait bel et bien "piégé" par les Koweitiens. Ceux ci pratiquaient ce genre da manoeuvre afin d'empoisonner diplomatiquement l'Irak.

Quelques semaines plus tard, Jean Luc était libéré et rentrait en France.

Parfois et bien souvent, la diplomatie citoyenne arrive à effecteur des choses que les diplomates officiels n'arrivent pas à réaliser.

Le chargement humanitaire ne parvenant pas, nous décidions de rentrer en France.

A Amman, à 19 heures, nous rencontrions nos jeunes qui venaient d'arriver.Mokrane Kessi,Djamel Hamani,Saddek Benamrane et Mondor Mzoughi. Nous étions heureux de revoir ces jeunes de Vénissieux et de Vaulx en Velin.

Elih Yaco, était là également. Nous leur avons passé le relais de la réception de l'envoi humanitaire. Notre avion pour Paris, ne décollant que vers minuit, nous avons eu le temps de dîner sympathiquement.

Le lendemain, les jeunes allaient à Aqaba pour s'enquérir de la date d'arrivée du chargement. Ils sont restés une semaine, car les informations concernant l'arrivée du bâteau étaient floues. Ils ont profité de cette semaine pour visiter Petra puis ont rejoint Bagdad, où ils sont restés 3 semaines. Le convoi humanitaire tardait à arriver.Néanmoins, ils ont pu apprécier leur séjour à Bagdad grâce à "Paisx et Solidarité et à l'hospitalité des irakiens dont ils avaient fait connaissance.

 

 

.De guerre lasse Ils ont rejoint la France à l'issue de leur séjour. Le lendemain de leur départ, le chargement humanitaire arrivait enfin et ce fut  "Paix et Solidarité" qui en prit livraison.

Quoiqu'il en soit, malgrè les efforts que nous avons dû déployer, que ce soit physiquement, moralement et pécuniairement, nous étions heureux d'avoir pu apporter au peuple irakien, le peu que nous pouvions lui apporter,un lueur d'espoir et une grande amitiè.

Ceux qui ont profité de la détresse de ce peuple, pour des buts bassement mercantiles, ne sont en fait que des chacals sans âme. Je ne citerai personne, mais ils se reconnaîtront. Ils ont fait d'ailleurs, pendant des années, et jusqu'à aujourd'hui, les choux gras de la presse nationale et internationale.

Honte à eux!!!!!!!!!!!! Qu'ils soient irakiens ou étrangers.

 

ET comme le disait si bien un ami "je suis pauvre, certes, mais riche de coeur!!!!

 

 

 

 

 

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 12:05

AQABA-2.jpg  Carte de la Jordanie

 

 

Don de OULD ZIZI pour payer un container entier de lait en poudre

 

Ould-Zizi-2.jpg 

Préparation du convoi

 

Convoi-humanitaire.jpg

 

 

 

Golfe d'Aqaba

 

AQABA-1.jpgSensibilisation-humanitaire.jpg

 

A droite: affiche de sensibilisation humanitaire.

 

 

Réaliser un  chargement humanitaire en faveur du peuple irakien était un véritable challenge. Il fallait que nous le réalisions ayant vu la détresse de ce peuple face à un embargo inique et inhumain.

Malgré le peu de moyens matériels et pécuniaires, nous l'avons fait, grâce aux dons matériels et l'aide de jeunes des banlieues lyonnaises (Vénissieux et Vaulx en Velin) .

Ayant crée l'Association de Solidarité Franco-Irakienne (ASFI) nous devions  concrétiser ce que nous avions promis.Les actes devaient suivre nos paroles.Notre crédibilité était engagée.

 

IL FALLAIT  SENSIBILISER,ORGANISER,COLLECTER ET ACHEMINER l'aide HUMANITAIRE

 

Ce ne fut pas une sinécure!!!!!Convoi-humanitaire-2.jpg

 

La sensibilisation s'est faîte par quelques médias, de bouche à oreille, par tracts. Il nous fallait surtout collecter des denrées et matériels médicaux de première nécessité.

Nous avons entrepris une collecte auprès des commerçants, de fabricants de matériel médical. L'Association "Pharmaciens Sans Frontière" située à Clermont Ferrand nous a beaucoup aidé.

Au total, début Juillet 1992, nous avions collecté 7 tonnes de lait en poudre, 40 tonnes de lait longue conservation, 80 000 seringues et 9 mètres cubes de médicaments.Le poids total de l'envoi avoisinait les 60 tonnes.

L'aide de bénévoles a été très précieuse et sans eux l'action humanitaire n'aurait pas pu se réaliser. Ils ont travaillé depuis plusieurs mois pour monter ce convoi. Tahar Bellir à Meyzieu, Sadek Benamranne et Zina Tbaï à Vaulxen Velin, Nora à Décine et bien d'autres encore à Lyon, Vénissieux, la Duchère, Rilleux.

Mondor Mzoughi de Vénissieux n'a pas ménagé ses efforts pour faire avancer cette entreprise.

Chargement des containers, direction Marseille. Le chargement devait en premier lieu arriver à Akaba (Jordanie) et ensuite prendre la route jusqu'à Bagdad où il serait remis au Croissant rouge irakien.

Pour nous, cette action n'était pas de provocation pour aller à l'encontre du blocus de l'ONU, mais il ne fallait pas hypothéquer l'avenir et les espérances d'un peuple aujourd'hui relégué au banc des nations.

Nous avons dû effectuer les formalités d'usage et imposées par l'ONU auprès de la cellule française chargée de l'embargo et qui dépendait du Premier Ministre.

L'officier qui la commandait était le Colonel de MONTJAMONT.Nous avons eu de la part de cet Officier, une chaleureuse compréhension et une précieuse aide administrative.

 

Nous avions collecté un peu d'argent, suffisant pour payer le transport de la marchandise et celui des accompagnateurs.Il fallait payer également les droits revenant à l'ONU.D'ailleurs, un bilan financier de l'opération sera mis à la disposition de tous les donateurs afin que notre action soit la plus transparente possible.

 

Des critiques nous parvenaient. "Ne croyez vous pas que vous allez être manipulés par Saddam? Saddam et son clan ont des milliards de dollars, pourquoi ne les utilsent t-ils pas pour alléger les souffrances de son peuple?

Ces critiques nous parvenaient pour la plus part,  irakiens qui avaient trouvé refuge en France.

Nous leur expliquions patiemment que ce n'était pour Saddam que nous agissions, mais pour le Peuple irakien.

Nous finissions par être compris et ceux là même, qui nous critiquaient, nous ont ensuite aidé, parce qu'ils avaient très bien compris le but exact de notre action.

 

Des  containers pleins à ras bord étaient prêts à partit. Ne pouvant, pour des raisons professionnelles me rendre  à Bagdad, j'avais désigné  Chérif BENAMEUR, Tahar BELLIR, Sadek BENAMRANE, Ahmed ATTALAH, Mondor MZOUGHI ainsi que Madame Geneviève OURTA, déléguée de la Ligue des droits de l'homme du département du Gers.

Une femme exceptionnelle, débordant d'allant et dévouée  à l'humanisme.

Un homme d'exception rejoindrait cette équipe à Amman. Il s'agissait du regretté Akli OULD ZIZI, citoyen algérien, natif de Tizi Ouzou, homme d'affaires établi à Casablanca.

C'était un homme hors du commun, "Robin des bois moderne" . Il a été, un de nos principaux mécènes. Il avait  financé de ses deniers, un container entier de lait en poudre. De plus, il avait  fait don à l'association de 30 000 francs permettant ainsi de financer une partie de transport.Cet homme était exceptionnel!!!!Son aide nous avait été très précieuse et avait assuré en grande partie, le succès de notre action humanitaire.

Il avait par ailleurs contribué au démarrage de la construction de la Grande Mosquée de Lyon, en octroyant un don de 1 million et un franc.Ce don avait permis la réalisation concrète du lieu de culte, car faute de moyens , le projet n'en finissait pas de stagner et l'ultimatum qu'avait impola ville de Lyon allait  pour cette réalisation, allait expirer.

Le chargement humanitaire devait quitter Marseille à destination d'Aqaba le 17 juillet, embarqué sur le cargo "Blue Nil" Il devait arriver à destination, le 28 juillet, si tout allait bien. Il était prévu que notre équipe  rejoindrait le Caire par avion le 27 juillet et rejoindrait Aqaba.

En réalité, le voyage de l'équipe fut une vraie galère.

Tout d'abord à Roissy  CDG, embarquement à bord d'un avion de la PANAM, venant de New York, destination Tel Aviv via Le Caire. La majorité des passagers étaient juifs.Un périmètre de sécurité avait été  disposé dans l'aéroport et se furent  des agents de sécurité israéliens qui procédaient aux contrôles pointilleux.

Notre équipe ne fut autorisée qu' a embarquer en dernier. Je croyais rêver et je me suis demandé si j'étais bien en France!!!!

Arrivée au Caire, se furent les policiers égyptiens qui prirent le relève.Soupçonneux, voire agressifs.Questions à outrance....Interdiction de sortir de l'aéroport avant autorisation après moult vérifications.

Mes amis, ont pu se rendre compte de ce qu'était un État policier, vecteur impitoyable d'une dictature....

Il fallait surmonter l'humiliation du moment et la meilleure solution était d'arborer un mépris manifeste. Ce qui avait eu effet d'exciter encore plus les sbires de l'aéroport.

Il fallait maintenant rejoindre au plus vite Aqaba afin de ne pas continuer à traîner ses guêtres dans ce pays hostile.... où les sbires policiers du régime étaient plus prompt à brimer qu'à faire preuve de compréhension et d'humanisme.

Mais la roue tourne, dix années plus tard, l'Egypte se retrouvait face à elle même dans le marasme actuel que nous connaissons.

L'autorisation de sortir de l'aéroport étant donnée, l'équipe se rendirent à SELLOUM, petit port égyptien afin d'embarquer sur un vieux rafiot, direction Aqaba.

 

 

Article d'un journal Marocain concernant le don de OULD ZIZI pour la concrétisation de la construction de la Grande Mosquée de Lyon

 

 

Ould-Zizi-copie-1.jpg 

 

 

Une chaleur caniculaire. Une nuée de passagers se ruant en se bousculant  pour embarquer à bord  du bateau. Le police égyptienne débordée, ne ménageait pas les coups de matraque et de gifles pour essayer de fluidifier la situation.Décidément, cette police excellait dans la bastonnade. A croire, qu'elle ne savait pas faire d'autre.

Le navire était surchargé et il fallait prier qu'il ne fasse pas naufrage.Heureusement que la mer était calme.Une traversée qui n'avait rien de touristique,plutôt cauchemardesque. Chaleur,puanteur,promiscuité obligée, tout y était.Six heures de calvaire. Enfin!!!Arrivée à Aqaba vers les dix huit heures.L'équipe pouvait enfin se reposer dans un hôtel jusqu'au lendemain matin.Ils dormirent très mal, la chaleur était devenue insoutenable.

 

Le lendemain matin, il faisait plus frais et ils prent apecevoir les côtes d'Israël, en face, à portée de main. Israël si proche et si lointain!!!L'actualité faisait ses choux gras de cette région. Pourtant, tout était paisible, la mer était bleue et limpide. Les gens étaient souriants et aucune trace de nervosité ou de stress n'était visible.

Ils apprirent que le bâteau transportant le chargement était annoncé dans la journée.Ils prirent un taxi, direction Amman pour y rejoindre OULD ZIZI et effectuer les formalités de visas à l'Ambassade d'Irak car celle de Paris n'existait plus.

 

Arrivée à Amman, ils se rendirent à l'hôtel Continental et furent accueilli par notre très grand ami, Akli OULD ZIZI.

Akli était mal en point. Il traînait la jambe et lorsqu'il  montra celle ci, ce n'était pas beau à voir.Elle était noire comme gangrenée.Il souffrait le pauvre!!!!Malgré cela, il n'y avait pas de temps à perdre.

Il avait été décidé que Akli et Tahar iraient à Aqaba pour s'occuper du chargement. Le reste de l'équipe restant à Amman pour les attendre et effectuer les formalités de visas.

A Aqaba,Akli et Tahar, s'occupèrent des formalités concernant le chargement qu'il fallait ensuite charger dans des camions. Les  "tâcherons" egyptiens qui chargeaient les camions, le faisaient avec une nonchalence manifeste, ce qui a eu pour effet d'énerver AKLI et Tahar.Las de ce manège qui risquait de durer, Akli prit une décision radicale et efficace.

Il appela le chef des "tâcherons" et lui agita sous le nez une liasse de billets. "Tu vois, lui dit il,cet argent est à vous, si dans deux heures, les camions sont chargés" Miracle de l'argent!!!!Aussitôt, le travail de chargement changea de rythme et deux heures plus tard, les camions furent chargés.

Akli, qui souffrait horiblement de sa jambe, se  à consulter un médecin militaire jordanien. Celui ci, après l'avoir examiné, lui appliqua  sur la jambe, une pommade, en lui disant "In challah, que tu guérisses"

Miracle!!!!Le lendemain matin,le mal avait disparu et la jambe d'Akli était comme neuve.Je ne suis pas loin de croire, que ce fut un miracle!!!

 

Les formalités douanières accomplies, les camions prirent la route en direction de Bagdad.

Akli et Tahar, rejoignirent le restant de l'équipe restée à Amman.

 

A Aman, le reste  de  l'équipe devant s'occuper des visas, avaient rencontré des difficultés.a voulait bien attribuer 3 visas et pas plus. Il a fallu la verve et la persuation de Tahar auprès de l'ambassadeur d'Irak pour obtenir les visas pour tous.Tahar  s'exprimant parfaitement en arabe, cela constituait un atout non négligeable.

Le lendemain, l'équipe prirent la route direction Bagdad.La canicule était au rendez vous, heureusement que les taxis étaient munis de la climatisation.La route était longue, très longue jusqu'à Bagdad à travers le désert.Il fallait

atteindre Ramadi à une centaine de kilomètres de Bagdad , arrosée par l'Euphrate, pour voir de la verdure et commencer à respirer normalement.

 

Enfin, le terme de cette mission arrivait. Les chargements ont été remis en grande pompe par l'équipe au responsables du croissant rouge irakien.L'accueil fut chaleureux et "Paix et Solidarité" orchestrait de belle manière l'arrivée des "français" venus au secours du peuple irakien.La presse et la télévision ont rendu compte de cette attribution.

Mission accomplie pour l'équipe, malgrè les nombreuses difficultés qu'elle a rencontré. Repos de deux jours, au Rasheed avant de reprendre la route vers Amman. Akli retournant à Casablanca, le reste de l'équipe rejoignant la France.Avant cela, ils ont pu visiter Amman et Bagdad. Pour les jeunes des banlieues lyonnaises, le fait d'avoir été utile, de sauver des vies était une expérience enrichissante et valorisante. Ils se sentaient, enfin, utiles et c'était peu dire!!!Ils avaient des idées préconçues sur les pays arabes.Y aller, les avait enchanté!!!!Car ce qu'ils avaient vu, n'était vraiment pas l'image négative des pays arabes  que l'on se faisait en France . Ils étaient fiers de leur origine!!!Et ils auraient beaucoup de choses à raconter à leur retour!!!!

 

Nous avions décidé de ne pas en rester là et de prévoir un nouveau chargement humanitaire pour l'été 1993.

 

 

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 16:43

Invitation-Conference-Islamique.jpgNADJAF.jpgKERBALA-2.jpg 

 

 

 

 

 

 

PHOTOS:

 

-En haut la grande Mosquée de Nadjaf  

 

                                                                    -En bas la grande

Mosquée de Kerbala .Invitation-Conference-Islamique-001.jpg

 

 Décembre 1991, je recevais une invitation du Ministre irakien des affaires religieuses me conviant  à une conférence islamique devant se tenir à Bagdad du 17 au 20 Janvier 1992.N'étant pas particulièrement féru dans la connaissance religieuse, j"acceptais en mettant toutefois une condition, que mon ami Chérif m'accompagne.C'était d'accord.

J'avais répondu à cette invitation, voulant profiter de cette occasion pour me rendre compte de la situation en Irak et préparer ainsi l'envoi humanitaire que nous allions préparer pour aider le peuple irakien.

Nous voici parti, départ de l'aéroport de Lyon-Satolas par un avion de la KLM-Arrivée à Amman (via Amsterdam) vers les 22 heures (heure locale).

Des officiels irakiens nous attendaient et nous emmenèrent à l''hotel situé près de l'aéroport. Là étaient regroupés les invités venus du monde entier.Des cars irakiens assuraient ensuite le transport d'Amman à Bagdad.

Il faisait froid et il neigeait à Amman. De plus, il y avait du brouillard.

 

 

Vers 17 heures, nous embarquions dans un bus, direction  Bagdad.Un brouillard intense rendait la circulation très difficile. Je n'aimais pas cette route!!!!

Nous arrivons au poste frontière vers 23heures. Formalités administratives tatillonnes par la police et la douane jordanienne. Ce qui avait eu pour effet d'énerver nos accompagnateurs irakiens.

On avait pris du retard et malgré le brouillard, le chauffeur  du bus fonçait. sur l'autoroute. A environ 100 kilomètres de la frontière, l'accident arriva.Chèrif et moi même étions à ce moment là en train de somnoler.

Un semi remorque faisait des manoeuvres sur l'autoroute. A cause du brouillard, le chauffeur du bus, freinant désespérément n'a pu l'éviter. Le choc fut inévitable;Heureusement que notre bus était de grande taille.

Je fus projeté violemment contre le dis du siège avant et  je fus blessé au menton.

Chérif, n'avait rien. Je saignais abondamment. Le chauffeur du bus avait eu une jambe cassée. Derrière nous, la fille de l'ancien président de l'Indonésie, Soukarno, avait eu le nez cassé. Quelle galère!!!!

Tout le monde descend. Heureusement que le car était resté debout et qu'il n'avait pas pris feu.

Il faisait un froid de canard. Dehors, le désert sombre et lugubre.

Tout à coup, surgi de nulle part, un homme, jeune,kalachnikov à la main , est apparu. Directement, il s'est adressé menaçant  au chauffeur du semi remorque . " ta nationalité?" le chauffeur répondit en tremblant "Jordanienne"

'Tu as de la chance, car si tu avais été irakien, je t'aurais abattu comme un chien. Tu viens de faire honte à l'Irak.Tu te rends compte, tous ces invités hôte de l'Irak!!!!"

Je ne savais pas si le chauffeur du semi remorque était vraiment jordanien, mais à mon avis il a eu le bon reflexe de répondre ainsi.

Des bus remplis de gens participant à la conférence islamique passaient et s'arrêtaient pour prendre des gens du car accidenté.Mon menton me faisait mal et le sang continuait à couler.J'essayais tant bien que mal de l'arrêter avec mon mouchoir. J'avais vraiment un menton en galoche.

Arrivée au petit matin à l'hôtel Rasheed. Un médecin militaire est arrivé, m'a examiné le menton et voulait me faire des points de suture avec le petite pelote de fil de fer qu'il tenait à la main. Je refusais, l'assurant que tout allait bien  et que dans quelques jours cela n'apparaîtra plus.

Dans le hall de l'hôtel, bon nombre de gens invités à la conférence. IL y avait là, toutes les nationalités (européens,asiatiques, africains, américains etc...)

J'appris que quelques jours auparavant, un missile américain avait atteint le grand hall de l'hôtel et qu'il y avait eu des victimes, notamment une réceptionniste que je connaissais. Pourtant, le hall de portait plus de trace de ce bombardement, les réparations avaient été effectuée promptement. Je me demandais pourquoi les américains avaient ils visé le Rasheed? Qui visaient ils exactement? Se sont ils trompés sur la date de la conférence islamique? Voulaient ils impressionner les participants? Visiblement, personne ne fut impressionné et ne manifestait aucune peur.

A l'entrée de l'hôtel, on avait mis le visage de Bush en mosaïque, ce qui forçait ceux qui entraient ou sortaient de fouler aux pieds cette figure. Visiblement, les irakiens avaient la haine de l'américain!!!

Comme des souvenirs, des débris du missile américains étaient exposés le long du mur d'enceinte de l'hôtel.

Nous effectuons nos les formalités d'usage auprès d'hôtesses, petit voile posésur la tête. Pas de nikab, ni de hidjab.

Les invités étaient logés dans les deux hôtels, le Rasheed et le Mélia Mansour.

On nous attribua nos deux chambres au Rasheed. Je fis connaissance d'un chanteur célèbre, CAT STEVEN, qui ayant embrassé la religion musulmane s'appelait YOUSSOUF EL ISLAM. Nous avons conversé ensemble et nous sommes sortis de l'hôtel.Nous avions quartier libre pour la journée.

Nous en avons profité pour rendre visite à Abderezak EL HACHIMI, ancien ambassadeur d'Irak à Paris et devenu Ministre de l'enseignement supérieur.J'ai appris plus tard qu'il était fortement contesté par les étudiants.

Le Ministre nous avait accueilli très aimablement. Il était étonné que nous soyons venu à cette conférence

"Vous êtes des humanitaires, pas des religieux" je répondis: "nous sommes venus exprimer notre solidarité au peuple irakien et évaluer les besoins en aide humanitaire"

La conversation prenait une tournure bon enfant. Il s'exprimait en français assez correctement. Sa secrétaire, aussi .Les salamalecs d'usage étant terminés, nous avons pris congé du Ministre en le remerciant de son accueil.

 

Balade à Bagdad sans "anges gardiens" en électrons libres. Cela nous convenait parfaitement car nous pouvions nous mêler au peuple.A la rencontre du citoyen irakien. pouvoir parler avec lui.Lui demander ses impressions....

D'ailleurs, au début de notre parcours irakien, nos "hôtes" ne nous avaient pas caché qu'ils se méfiaient beaucoup

de certains "humanitaires" car parmi eux, il y avait des espions, décelés par les services secrets irakiens.

 

 

 

 

 

 

 

Le chanteur   CAT STEVENS converti à l'islam sous le nom de Youssouf Islam . Photo du bas: le chanteur CAT STEVENS avant sa convertion à l'islam.

                                                        .CAT--STEVENS-copie-1.jpg

Copie-de-CAT-STEVENS-2-copie-1.jpg 

Fort de la confiance qui nous avaient été attribuée, nous pouvions nous rendre compte, que le peuple vaquait normalement à ses occupations.Les étalages étaient par contre très peu fournis pour cause d'embargo. Ce qui nous avait étonné le plus, c'était l'ambiance sereine qui régnait à Bagdad. Pas de peur, pas de psychose, pas de stress.

La guerre? Où était elle? Peu de militaires et de policiers dans les rues.....

En parlant avec des citoyens, qui étaient ravis de rencontrer des Français Musulmans, nous nous rendions compte que le Président Saddam était très aimé de son peuple. Paradoxe!!!!Était ce vrai??? Ou n'était ce que paroles de circonstance???Je ne pourrais le dire, d'ailleurs je n'étais pas là pour évaluer la côte de popularité du Président de la République d'Irak. La politique irakienne était selon moi, l'affaire exclusive des irakiens. Il n'appartenait pas à l'étranger que j'étais d'émettre la moindre opinion à ce sujet.

 

Retour à l'hôtel, car le lendemain nous devions aller à KERBALA ET NADJAF, visiter les lieux saints du chiisme.

 

Au restaurant du Rasheed, le comportement de certains invités de la conférence, m'avait coupé l'appétit.

Ils se gavaient, s'empiffraient , se vantaient des achats qu'ils avaient effectué dans des boutiques. Ces hypocrites, n'étaient pas venu pour soutenir le peuple irakien dans ces moments difficiles, mais pour faire du tourisme. C'était de l'hypocrisie pure et simple. Celle ci  constituant le pêché le plus grave dans l'islam.Mais qu'a cela ne tienne, ces gens là ne pensaient qu'à leur ventre!!!!Fallait les voir,nullement gênés, ventrus et fessus!!!

 

Tôt, au petit matin, les invités à la conférence, embarquaient dans des cars. Escorte  miltaire composée de 4x4 armées de mitrailleuses. Direction KERBALA et NADJAF.

Arrivée à KERBALA aux abords de la grande Mosquée aux coupoles dorées. Majestueuse, imposante la Mosquée force le respect.

Accueilles par les dignitaires religieux, nous entrons dans ce sanctuaire chiite.

Il y avait là, des traces de sang qui subsistaient. On nous expliqua que profitant de l'avancée des coalisés pendant la guerre, des éléments armés, composés d'iraniens et d'irakiens chiites acquisà l'Iran, en avaient profité pour s'emparer de la Mosquée. Il y eu de durs combats. Bon nombre de gens avaient été torturés et abattu par les assaillants. La grade républicaine irakienne avait du intervenir. Les assaillants avaient alors été neutralisés avec force.Cette opération particulièrement meurtrière avait occasionné de nombreuses victimes.

 

Vers 11 heures 30, départ pour NADJAF, autre lieu saint chiite. autour de la mosquée se trouvaient des habitations très endommagées.

Chérif me dit "Tu te rends compte, ce qu'on fait les américains avec leurs bombardements , vraiment ils ne respectent rien"

Je lui répondis "Ces dégâts n'ont pas été causés par des bombardements, car si cela avait été le cas, les habitations ne seraient pas restées debout. Ce sont des tirs de chars qui ont agi" En effet, nous apprenions que là aussi, comme à KERBALA, des éléments armés ont essayé de s'emparer de la mosquée. L'action de la garde républicaine fut impitoyable comme le prouvaient les destructions alentours.

Après la visite à la mosquée, on nous emmena dans un grand restaurant de la ville et c'est sous haute protection que nous déjeunions.

Comme d'habitude, certains invités en profitaient pour s'empiffrer. Écoeurant!!!!

 

Retour à Bagdad. Le soir, chérif et moi même allions dîner dans une gargotte populaire. Cela nous changeait du Rasheed et de l'hypocrisie qui y régnait.

On se sentait bien dans ce petit restaurant où il n'y avait pas de  "chichi" Puis, nous sommes allés nous promener pour voir Bagdad la nuit. Les avenues étaient très bien éclairées et l'animation intense. Les magasins étaient ouverts, le commerce battait  son plein  malgrè la situation. Les gens étaient détendus, cela se voyait!!

Le lendemain, visite d'un hôpital. Je n'aimais pas ce genre de visite, car voir les malades, surtout des enfants continuer à souffrir par manque de médicaments et de lait, m'était devenu intolérable. Je me sentais coupable de cette souffrance.

Les médecins irakiens faisaient ce qu'ils pouvaient. C'était d'excellent praticiens, mais que faire quant le matériel médical était osolète et qu'ils manquaient de médicaments. Ils étaient impuissants devant une telle situation!!!

Les chirurgiens n'osaient plus opérer redoutant les effets postopératoire (infection, manque d'anesthésie)

 

Arriva le jour, de la tenue de la conférence. Elle dura deux jours et cela s'est passé dans la grande sallereception du Rasheed.

Les intervenants ne cessaient de défiler pour donner leur point de vue en évoquant bien souvent la religion.

Trop souvent, ils ne s'embarrassaient pas de satisfecit à l'égard de Saddam Hussein  et louaient le courage du peuple irakien.

C'était bien, mais fortement teinté d'hypocrisie. Je commençais à m'enuyer,Chérif aussi d'ailleurs. Mais continuer à écouter des fadaises de certains invités, devenait insuportable.

Le soir , nous fûmes appelés, Chérif et moi même par le Ministre des affaires religieuses. Il avait établi son QG dans un chambre du Rahid. Nous nous demandions ce qu'il nous voulait.

Le Ministre nous attendait tout sourire et respectant la tradition, il nous offrit le sempiternel petit verre de thé vert non sucré.Ce breuvage est très amer , mais par respect pour l'hôte, il fallait l'ingurgiter. Pour le profane que j'étais au début, ne pas agiter son verre après avoir bu, voulait dire que l'on en voulait encore. Nous agitions donc nos verres.

Le Ministre prit la parole: "La conférence finira demain à midi et nous souhaiterions que vous Monsieur hachemi preniez la parole en dernier"

Je rétorquais "Vous m'excuserez, Monsieur le ministre, mais je ne maîtrise pas assez bien la langue arabe pour prendre la parole."

Le ministre " cela n'a pas d'importance, il y aura une traduction simultanée. Vous vous exprimerez en français"

J'acceptais et pris congé du Ministre.

Dans le hall du Rasheed,je demandais à Chérif,"pourquoi, le Ministre m'avait choisi pour prendre la parole en dernier"

Ce fut notre "guide" Khaldoune qui me donna des éclaircissements sur ce choix. Il m' fait comprendre, que j'avais acquis auprès des irakiens la réputation de "grande gueule" qui ne mâchait pas ses mots. De plus, ils m'avaient catalogué comme une personne franche et directe.

Je compris alors que les dirigeants irakiens avaient été déçus, eux aussi, par le comportement de certains invités et qu'il fallait les remuer.

Et pour se faire, ils comptaient sur moi. Qu'à cela ne tienne, ce genre d'exercice oratoire ne me faisait pas peur.

Le lendemain, la conférence se terminait et on annonça que le dernier intervenant était un français musulman.

Je pris la parole avec force, la traduction simultanée était en route.

"Depuis que j'assiste à cette conférence, je n'ai entendu que des satisfecit à l'égard de Saddam Hussein et du peuple irakien. C'est très bien, mais le peuple irakien attend autre chose. Il attend de l'aide car l'embargo inique qui l'étreint le décime chaque jour. Les enfants, les personnes âgées et même les adultes ont besoin d'un immense élan de solidarité. N'oubliez pas cela!!!Lorsque vous retournerez dans vos Pays, rendez compte de la situation catastrophique que subit le peuple irakien. Organisez un élan de solidarité pour faire parvenir au peuple irakien les produits de première nécessité qui leur font défaut.Il faut faire parvenir au peuple irakien, en extrême urgence, du lait maternisé, des médicaments, du matériel médical......En faisant cela, vous contribuerez à alléger les souffrances du peuple irakien. Vous êtes venus, vous avez constaté, il faut maintenant que nous agissions"

 

Devant moi, au premier rang étaient assis les dirigeants de l'Irak. Le seul absent était le Président Saddam.

J'ai pu voir, lors de mon intervention, que le sourire éclairait les visages des personnalités présentes.

Je fus applaudi et j'entendis des chuchotements parcourir la salle pour se renseigner sur mon compte.

Des gens venaient me serrer la main. Je pense que mon intervention a remis dans son vrai contexte cette conférence: celui d'exprimer concrètement la solidarité internationale en faveur du peuple irakien.

 

Le lendemain matin, départ de Bagdad, en car. Direction Amman à plus de 900 Kilomètres. Il faisait encore froid.

Nous commencions à connaître la route et à chaque fois elle nous paraissait longue. Arrivée à Amman vers 18 heures. On nous déposa à l'hôtel King Alia (dans l'enceinte de l'aéroport) où chaque invité devait prendre l'avion qui le ramènerait dans son Pays. Chérif et moi même, prenions l'avion de la KLM, direction Lyon via Amsterdam.

 

Notre présence à cette conférence islamique avait été utile pour nous. Nous savions ce qu'il nous restait à faire. L'humanitaire!!!!!!

C'est ce que nous avons fait.

 

 

Hachemi Bounini

 

 

 

 

 

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 15:48

FORCES Françaises "DAGUET"  engagées lors de la première guerre du Golfe

 

 

Force-Daguet.jpgAfin de comprendre exactement les causes de cette guerre, il m'a semblé utile de livrer au lecteur des commentaires d'homme politiques iarkiens sans oublier les miens.

 

1/ CONTEXTE POLITIQUE: (BUSH OU LE "POKER MENTEUR):

 

Il était maintenant évident que la décision de l'ONU de déclarer la guerre à l'Irak avait tout autre but que la libération du Koweït.  Le Koweît, Etat artificiel crée par les Anglais pour servir leurs intérêts économiques, fait en réalité partie intégrante de  l'Irak et à ce sujet les historiens sont unanimes pour le souligner.

L'Iark n'avait aucun intérêt d'attaquer l'Arabie Saoudite car elle savait bien que cette option aurait entraîné contre elle, la réprobation unanime du monde musulman.

La vraie raison de cette guerre menée contre l'Irak par 30 Pays coalisés était basée sur une stratégie américaine qui en fait relayait une demande sioniste.

L'Irak ayant été le seul pays arabe qui constituait une contrepartie importante pour Israël.

Il fallait donc détruire " l'anomalie irakienne" comme l'avait souligné un observateur français. Cette "anomalie" étant déterminée par les critères d'un pays avancé sur tous les plans (économique,scientifique, social, etc...)

Pour intervenir contre l'Irak, la stratégie américaine s'est appuyée sur l'ONU et son Conseil de sécurité, afin d'obtenir l'aval international pseudo légal qui a permis ensuite l'intervention armée.

En réalité, seuls trois pays ont décidé cette agression

-Les USA, La France et la Grande Bretagne(tous trois, membres permanents de l'ONU)

-Les deux autres (Chine et URSS avec droit de veto)étaient mis hors course pour des raisons de chantage économique et de difficultés de politique intérieure.

La guerre qui s'en est suivi a été une guerre de destruction massive et de désinformation sans précédent..

 

           -Il n'y a pas eu de guerre chirurgicale

 

Les destructions commises par plus de 40 jours de bombardements ont été réalisées dans le but évident d'épouvanter, d'écraser le peuple irakien, de le traumatiser et de le rejeter 50 années en arrière.

 

             -De créer un génocide permettant de réduire sensiblement la population irakienne et de l'affaiblir pour de nombreuses années.

 

Du fait que tous les Pays, membres de l'ONU, ne sont en réalité au sein de cette instance  que des figurants. Seuls, cinq pays avec droit de veto peuvent se permettre d'user abusivement de pondre des résolutions contraires à tous les principes humanitaires.

 

A titre d'exemple: Israël a été condamné  86 fois par l'ONU, mais aucune résolution n'a pu lui être appliqué. Ce qui renforce les dires  QUE "l'ONU, c'est deux poids, deux mesures"

 

Quant à la France représentée par Mitterrand et son gouvernement, elle est obligée, tout en mentant honteusement au peuple français par l'intermédiaire de médias asservis, de pratiquer à l'égard des USA, une politique d'alignement.

Et ce, pour continuer à conserver son siège de membre permanent à l'ONU, siège contesté par des puissances telles que l'Allemagne et le Japon.

 

La dernière trouvaille étant "l'ingérence humanitaire"  (sic)  "Bravo Kouchner, pourquoi ne parle t-il pas qu'il faille s'ingérer humanitairement dans les territoires palestiniens?

 

Quant aux médias: Il faut savoir qu'aucun journaliste français n'était présent sur le territoire irakien pendant toute la durée de le guerre. Ils relataient les informations de la chaîne américaine CNN ou fantasmaient.

 

Cette guerre a été celle de Mitterrand et non celle du peuple français. La psychose médiatique aidant, les fantasmes les plus extravagants circulaient: "Les scuds vont atteindre Marseille, les Irakiens ont débranché les couveuses à bébé au Koweït ..etc... Ce fut l'intox similaire au charnier de Timishoara en plus grandiose.

 

L'après guerre

 

où un blocus inique  de circonstance a été appliqué par l'ONU pour des raisons évidentes:

-La guerre qui a eu lieu n'a pas permis d'atteindre tous les objectifs fixés par la coalition. La résistance irakienne a déconcerté les agresseurs.

La formidable capacité de récupération  du peuple irakien continue d'inquéter les agresseurs et continue à constituer une menace pour Israël.

Il faut poursuivre l'amputation démographique.

Il faut maintenir une stabilité des cours du pétrole en interdisant à l'Irak de vendre le sien, ce qui dans le cas contraire occasionnerait une surproduction pétrolière qui léserait gravement les pays producteurs (OPEP)

 

-Promouvoir une psychose envers d'autre pays arabes tels que la Lybie, l'Algérie etc...

-Assurer à Israël, une position encore plus dominante dans la Région.

-Provoque au détriment du peuple Palestinien une pseudo paix afin d'affermir et de consolider les acquis d'Israël et favoriser son expension.

 

TOUT CELA FAIT PARTIE DU NOUVEL ORDRE MONDIAL TEL QUE L'A  DEFINI  BUSH

 

Les pays arabes qui ont soutenu l'agression contre l'Irak, ont été soit trompés, soit manipulés par Bush.Ils portent l'écrasante responsabilité de leur naïveté.

 

RESPONSABILITE SUR L'APPLICATION D'UN BLOCUS CONTRAIRE A LA CHARTRE DES NATIONS UNIS, AUX DROITS DE l4HOMME ET DU CITOYEN, AUX PRINCIPES INDEFECTIBLES DE LA REVOLUTION FRANCAISE.

 

D'autres pays arabes sont menacés tels que la Lybie. Il est de notre devoir à nous, hommes libres et  des préceptes de l'Islam et du Droit, d'agir dès maintenant.

 

La communauté musulmane de France compte 6 millions d'âmes dont 3 millions sont de nationalité française. Plus d'un million de français musulmans sont en âge de voter, constituant de ce fait la première minorité française, donc ayant un poids électoral évident.Nous avons la capacité d'infléchir la balance politique française. Les autres minorités françaises (Israélites, Arméniennes, etc...)ne se gênent pas pour le faire. Alors, pourquoi pas nous?

Sous estimés en France, soumis à l'ostracisme permanent, nous pouvons démontrer que nous pouvons nous affirmer à l'international.

 

PROPOS DE PERSONNALITES IRAKIENNES:

 

Le Ministre de l'information nous a dit:

 

 L'ONU nez prend pas en considération les origines des peuples, ce qui est un drame car elle est maintenant incomptétante de la mission qui est la sienne. Elle est désormais complètement assujettie aux Américains.

 

Actuellement l'ONU est utilisée par les Américains pour exterminer les irakiens. Il s'agit d'un crime prémédité et un livre sera écrit sur cette action criminelle conduite par 30 pays.

 

J'ADRESSE UN MESSAGE AU PEUPLE FRANCAIS:

 

PEUPLE DE LA REVOLUTION

PEUPLE DE l'HUMANISME

PEUPLE DE l'ART,DU SAVOIR ET DE LA CIVILISATION

 

Nous sommes très étonnés que vous ayez été trompé à ce point par la propagande US et Sioniste. Vous devez discerner le vrai du faux. Ce sont les politiciens qui pratiquent 2 poids et 2 mesures et vos organisations de masse ne jouent pas leur rôle.

Admettriez vous que l'on pratique de l'ingérence soi-disante humanitaire pour vos minorités (corses,bretons, harkis etc..)

Il ne s'agit pas de critique, mais d'un reproche pour que nos amis français jouent pleinement leur rôle.

Il faut que ce blocus cesse, car l'histoire enregistre ce crime. Ainsi, trouvez vous normal que 60 M de dollars soient gelés en France par refus de votre gouvernement? Alors que cette somme pourrait sauver des milliers de nos enfants en leur fournissant des médicaments et du lait? Ce n'est pas honorable pour un peuple prestigieux tel que le votre.

En ce qui concerne l'action humanitaire de Monsieur Kouchner, il a ét répondu que toutes les visites qu'il a effectué au nord de l'Irak, l'ont été de manière clandestine.

Si Monsieur Kouchner est vraiment un homme "humanité", qu'il vienne à Bagdad afin de traiter ce problème d'aide humanitaire en Irak, dans sa globalité et non à la carte, comme il le fait actuellement.

TOUT CELA NE SERA JAMAIS OUBLIE!!!!!

 

Quant à la résolution 706, nous la refusons car elle nous soumet à l'ingérence étrangère. Actuellement nous avons un système de rationnement efficace. Ce mécanisme qui repose sur49 000 agents de distribution est rodé et très efficace. Croyez vous que quelques agents de l'ONU pourraient efficacement se substituer à notre organisation? Le peuple irakien n'est pas un peuple de réfugiés. Par le blocus qui nous est imposé, la guerre contre l'Irak continue par définition.

Plus de 4 millions d'enfants vont énormément souffrir à la rentrée scolaire prochaine.

Par l'action actuelle suivie par vos gouvernants, la France va perdre complètement le Moyen Orient. Que lui restera t-il? Face au dynamisme de pays tels que le Japon, l'Allemagne, la Chine? Ces pays auront la part du lion dans la Région.

 

LE PAYS QUI AIDERA L'IRAK SERA PRIVILEGIE

 

L'Irakveut payer sa dette. Il y aura un réechelonnement des dettes. Quand nous avons dit à votre gouvernement"Nous ne contestons pas la dette que nous devons à la France, venez chercher l'équivalent pétrole et lorsque vous estimerez être suffisamment payé, vous fermerez vous même la pompe"

Sur incitation américaine, votre gouvernement a refusé.

 

PROPOS DU MINISTRE CHARGE DU CULTE ET DES AFFAIRES RELIGIEUSES:

 

 

Actuellement un citoyen irakien, pour obtenir son pain dépense 35 fois, ce qu'il dépensait avant guerre.

Le blocus est criminel puisque c'est le peuple qui en subit les conséquences. Le gouvernement Français en assume une grande responsabilité. Les peuples français et européens doivent réagir car car tous les peuples doivent refuser un tel génocide.Il faut une renaissance de la conscience humaine pour dénoncer une telle infamie.

Les pays musulmans ne font rien pour cet état de génocide. L'Iraka jeté un défi à tous les chefs d'Etats musulmans (déclaration d'Istanbul) Car le Coran ne permet pas d'affamer autrui. L'histoire gardera ces pages noires de crime perpétré contre le peuple irakien.

Les organisation islamiques n'ont pas joué leur rôle (sauf la Jordanie)

La France est perdante dans cette affaire. Seules les sociétés américaines tirent profit de cette situation.

 

Y A T-IL UN PRETEXTE JURIDIQUE POUR CONTINUER LE BLOCUS?

 

PROPOS DU MINISTRE DU COMMERCE:

 

La guerre est finie et l'Irak aspire à la paix. Malgré cela, le blocus s'accentue et une famine aura lieu s'il persiste. La continuation de ce blocus prouve l'échec de la politique américaine. Tous les irakiens sont surpris par le mitisme international relatif à ce blocus.

18 millions d'irakiens sont pris en otage par ce blocus. Comment une telle politique injuste et d'oppression peut elle être appliquée? Surtout par la France?

 

N'OUBLIEZ PAS QUE LES ENFANTS IRAKIENS  ACTUELS QUE VOUS PRIVEZ DE LAIT ET DE MEDICAMENTS SERONT LES DIRIGEANTS DE L'IRAK DE DEMAIN.

 

Nois avons un fort ressentiment envers la France, car la continuation du blocus ne la sert pas et dessert bien au contraire les intérêts du peuple français.

Actuellement, 90% des mères de famille ne peuvent s'approvisionner normalement en lait car si au prix officiel, la boite de lait vaut 1/2 dinar, au marché parallèle elle vaut 20 dinars

Or, il faut 8 boites de lait par mois pour nourrir son enfant. Un salarié moyen doit dépenser 160 dinars par mois s'il veut nourrir son enfant. La pratique de couper le lait s'utilise donc pour essayer de réduire cette dépense au maximum.DE ce fait, les qualités nutritives de cet aliment sont réduites et ne peuvent qu'augmenter la mortalité infantile.

Actuellement, l'Irak utilise 300 000 tonnes de céréales. Les stocks s'épuisent et ne peuvent satisfaire que 40% des besoins de la population. Les viandes et les poulets sont très difficiles acheter.

Avant la guerre, l'Irak dépensait 100 à 150 M. de dollars pour son importation de viandes. Actuellement 3Md700m sont gelés dans les banques européennes. Le blocus est hermétique.Les camions qui viennent de Jordanie n'approvisionnent  que le commerce privé.

L'Irak a besoin de 300M de dollars de lait pour les enfants.

 

PROPOS DE TAHA YASSINE RAMADAN  (Vice-Président de la République)

 

L'Irak ne mendie pas. L'Irak demande de vendre son pétrole. Honte aux USA, à la Grande Bretagne et à la France pour le génocide commis actuellement envers l'Irak.

Les l franco-irakiennes sont très ancienneset les irakiens outre l'incompréhension du retournement français sont très peinés par l'attitude de la France, car ce pays ami propose des résolutions à l'ONU non conforme à ses principes.

Pourquoi les chargés d'affaires irakiens à Londres et à Washington sont ils autorisés à oeuvrer dans leurs ambassades, alors que celui étant à Paris à une interdiction formelle d'user de la sienne?

 

L'hégémonie sera uniquement US. La France ne gagne rien, seulement l'impopularité car quelque soient les circonstances, l'Irak demeurera le coeur de la nation arabe.

Le lobbie sioniste contrôle la France.Pourquoi nuire aux irakiens de cette façon?Il faut servir l'intérêt de la France pour l'avenir.

Toutes les délégations visitant l'Irak sont les bienvenues et ce, afin de faire jaillir la vérité. Les portes de l'Irak sont ouvertes à ceux qui veulent y entrer.

 

PROPOS DE PRESIDENT DU PARLEMENT:

 

Les relations internationales doivent être justes  équitables.

Les peuples européens sont inertes du fait de ne pas être informés équitablement. Arabes et européens ont besoin les uns des autres.Les attitudes injustes ne sont pas profitables.

Tout homme opprimé se révolte tôt ou tard contre celui qui l'opprime.

Arabes et européens ont intérêt à ce que la Région soit stable.

L'ONU est manipulée par les USA et la Grande Bretagne. Malheureusement, la France est contrainte à faire du zèle à l'ONU pour sauvegarder son siège de membre permanent car celui ci est de plus en plus contesté par des pays comme l'Allemagne et le Japon.

Toutes les résolutions de l'ONU appliquées à l'Irak sont contradictoires avec sa charte.

L'Irak a accepté toutes les résolutions et de ce fait, il n'y a plus cause à prétexte de continuer à lui imposer le blocus.

Les armes peuvent être vues par les missions de l'ONU. Même l'avion U2 peut survoler le territoire irakien sans être abattu.

EN REALITE, IL Y A UN  COMPORTEMENT D'HUMILIATION ENVERS L'IRAK.

 

Mais l'on se trompe lourdement car l'irakien est digne de lui même. Il faut bien au contraire, coopérer de manière objective.

La loi Busch est celle du plus fort. Cette situation est créée par le gouvernement Mitterrand. Elle laissera des traces difficiles à estomper.

 

J'adresse ce message:

 

Rappelez les objectifs du peuple irakien.Ceux ci expriment bien les ambitions des peuples dans le monde. La France a eu des relations privilégiées avec les Arabes et l'Irak. Pour consolider ces relations, la partie française doit de manière  indépendante regarder le problème autrement. Sinon, il y a nuisance entre les deux parties et une perte sur tous les plans. Nous espérons que nos collègues français adopteront une attitude juste.

Nous espérons que des délégations viendront visiter l'Irak en toute objectivité.

Ces visites permettront de clarifier la situation car les médias ne sont pas démocratiques vis à vis de l'Irak.ils ne sont pas impartiaux.

Il appartient aux responsables politiques français de prendre en compte une réelle situation.

 

 

 

Note de l'auteur:

 

Les autres entretiens que nous avons eu avec les autres Ministres et personnalités irakiennes concordent tous avec les propos émis ci dessus.

Abderrezak el Hachimi, ancien ambassadeur d'Irak à Paris et devenu Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique nous avait part, que lorsqu'il était en poste à Paris, il ne lui avait pas été possible de s'exprimer comme il aurait voulu le faire, comparativement à ses collègues Saoudien et Koweïtiens et ce, par obstruction du Ministre des affaires étrangères français de l'époque.

 

 

NOTRE SENTIMENT

 

 

Il est indéniable que l'Irak ait été touché très durement par la guerre du Golfe. En ce qui concerne les vraies cause de cette guerre, nous souscrivons entièrement à l'analyse qui a été faite à ce sujet par le Général P. M GALLOIS qui avait effectué une mission d'information en Irak.La libération du Koweït a été le pretexte "déclencheur" de la guerre. Le but réel qui était visé était bien de "détruire l'anomalie irakienne".

M'excellent livre de P. SALINGER confirme également cette thèse.

 

Quoiqu'il en soit, ce qui nous intéressent maintenant, c'est l'après guerre, l'aspect humanitaire de ce sujet et les relations franco-irakiennes pour le présent et l'avenir.

Ignorant superbement les propos du journaliste du Figaro, que nous avions emmené avec nous et qui nous a crée des problèmes à Bagdad. Nous l'avions emmené malgré les réticences irakiennes, qui le connaissait que trop bien, pour qu'il puisse rendre compte de notre présence et relater en toute transparence notre action. C'est tout le contraire qu'il a fait, un véritable "fouille merde" se foutant des consignes de sécurité et ne respectant pas l'hôspitalité irakienne.Il se foutait pas mal de la détresse du peuple irakien, il était plus préoccupé de savoir si les irakiens allaient accepter la résolution 706.  Quant à nous nous préférions informer le peuple français de manière objective et c'est ce que nous avons fait.

 

1/ Il est indécent de parler de guerre propre:

 

Si les objectifs à Bagdadont été "ciblés", on ne peut pas dire que ce fut le cas dans le reste du Pays où la technique de la destruction massive a été employée faisant fi de l'environnement civil.

Le nombre de victimes civiles est largement supérieur à ce qui a été dit.

Nous ne reviendrons pas sur ce qui a été dit par le Général GALLOIS, sur les destructions massives d'objectifs civils n'ayant rien à voir avec des objectifs militaires.

J'ai visité l'abri bombardé d'Amrya (1000 morts) ce fut atroce!!!

J'ai visité l'usine de production de lait en poudre d'Aboughrab. Bombardée et complètement détruite.

Toutes ces destructions contredisent l'écho "pousse-boutons" qu'à donné au peuple français, les médias.

A l'image d'enfants moribonds par manque de lait et de médicaments, que nous avons pu voir dans les hôpitaux,nous a fortement incité à agir dans le cadre strictement humanitaire en faveur du peuple irakien.

Car, si dans l'esprit des politiques, la tactique du blocus permettrait une retournement de situation populaire pour renverser le régime, nous sommes persuadés qu'il s'agissait d'un mauvais calcul. Les effets du blocus renforcent bien au contraire la cohésion de la population irakienne et augmentent la xenophobie vis à vis des USA, d'Israëlet de l'Occident dans son ensemble.

En fait, si la coalition estime que le peuple irakien est otage du régime actuel, les irakiens quant à eux s'estiment être soumis à un chantage par les coalisés et qu'ils sont en réalité les otages de ces derniers.

A notre avis, le régime actuel ne peut être renversé et palabrer sur une démocratie à l'occidentale en Irak est utopique car il est prouvé qu'un régime fort préserve l'unité des différentes mosaïques qui composent bien souvent les populations des pays arabes.

 

2/ LE BLOCUS:

 

Selon le langage international, le blocus appliqué à un pays est un acte de guerre. Or, la guerre du Golfe était terminée du fait de l'évacuation du Koweïtpar les troupes irakiennes (C'était l'ultimatum de l'ONU)

Un blocus est un embargo total et c'est ce qui était appliqué au peuple irakien. L'embargo, plus nuancé ne doit toucher en fait que les armes et les produits à haute technologie (comme ce fut le cas pour l'Afrique du Sud)

Nous avons pu constater les effets dévastateurs de ce blocus sur la population irakienne:

-Pénurie de produits de première nécessité

-Augmentation faramineuse du coût de la vie

-Incidence concrète sur la mortalité infantile et sur la santé publique

-Manque de matériels et de matériaux nécessaires à la reconstruction et aux réparations.

 

Le rapport de l'Aga KHAN transmis à ce sujet  à l'ONU est éloquent.

 

3/ L'Avenir des relations Franco-Irakiennes:

 

        Nous avons été chargé de transmettre un message au peuple français. Il est le suivant:

-L'Irak n'est pas l'ennemi du peuple français. Bien au contraire, il existe entre l'Irak et la France de très longues relations amicales. La guerre étant finie, nous sommes disposés à reprendre ces relations.

Mais c'est tout de suite. Demain, il sera trop tard. Car le blocus durera  ce qu'il doit durer, mais il finira bien un jour. Il ne s'agira pas de se présenter après. Le ou les pays qui aident l'Irak dans cette période difficile sera ou seront les partenaires privilégiés. L'irakien a la mémoire longue.

 

Nos besoins sont énormes dans les domaines suivants:

-Agro-alimentaire

-Médicaments

-Matériel para-médical

-Génie civil

Tout ce qui touche les produits de première nécessité. N'oubliez pas que l'Irak est un pays riche et qu'il a toujours été un partenaire régulier.

Nos relations pourraient sensiblement dégraisser le chômage qui sévit en France(des milliers d'emplois pourraient être crées)

Seul, des pays du Moyen Orient, l'Irak n'est pas sous influence américaine et ne sera jamais.

 

4/ NOS CONCLUSIONS:

 

Il nous parait désormais que la France n'a rien à gagner d'une telle situation. Bien au contraire, une attitude spécifique à sa tradition empreinte d'humanisme qu'on lui reconnait internationalement, elle pourrait tirer profit de la main tendue par les irakiens.

A Bagdad, nous avons pu voir des délégations d'hommes d'affaires étrangers. L'antichambre obligée étant à Amman(pour attente de visa pour l'Irak)

Il serait dommage pour la France de perdre à jamais son influence dans cette partie du monde.Ce serait dommageable pour les décennies à venir.

Nous avons été désolés de constater l'absence de produits français dans cette région (aussi bien en Irak qu'en Jordanie) Par contre, les produits américains, Japonais , chinois ou allemand abondent.

Compte tenu de son influence au sein des organismes inernationaux, la France devrait agir pour qu'une action permettant de débloquer le blocus touchant les produits de première nécessité, soit effectuée dans de brefs délais.

 

Quant à nous, nous sommes prêts, comme nous l'on demandé les officiels irakiens de:

 

-Créer un grand élan humanitaire en collectant des produits de première nécessité pour enfants (lait maternisé, médicaments, produits para-médicaux)

-Assure le transport des produits  jusqu'à Bagdad via la Jordanie

-Mobiliser toutes les bonnes volontés afin de nous aider dans cette entreprise humanitaire.

-Dénoncer le génocide actuel subit par le peuple irakien.

 

C'EST CE QUE NOUS AVONS FAIT!!!!!

 

 

 

Hachemi Bounini

 

 

 

 

 FORCES Françaises   "DAGUET" (suite)

 

 

 

 Force-Daguet-001.jpgForce-Daguet-002.jpg

 

 

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 17:03

Koweit.jpgGeneral-LACAZE.jpgVictime-guerre-Irak-001.jpg                            Tempete-du-desert-2.jpg

Chronologie d'une guerre annoncée:

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17 Septembre 1980:  Saddam Hussein dénonce l'accord frontalier entre l'Iran et l'Irak qui datait de 1975. Il donne l'odre de pratiquer des raids aériens sur des objectifs militaires et des champs  pétrolifères iraniens, cinq jours plus tard. S'en suit une guerre meurtrière (1 million deux cent mille morts) qui durera près de huit ans. Parrmi les faits les plus marquants, on retiendra que, le 17 mars 1988 à Halabja, ville irakienne sous contrôle iranien, l'utilsation de gaz toxiques fait cinq mille morts.

 

2 août 1990: des troupes irakiennes envahissent le Koweît  et marquent ainsi le début de la crise du Golfe. Par la résolution 660, le Conseil de sécurité de l'ONU appelle l'Irak à retirer ses forces du Koweït"immédiatement et inconditionnellement" Les Etats Unis annoncent quant à eux le boycott économique total de l'Irak.

 

6 août 1990:La résolution 661 du Conseil de Sécurité de l'ONU, adoptée par treize voix et deux abstentions (Cuba et le Yémen) , décide d'un embargo commercial, financier et militaire contre l'Irak.

 

7 août 1990: Les Etats Unis lancent l'opération " Bouclier du désert" Des troupes, des chars et des avions sont envoyés en Arabie Saoudite.

 

10 août 1990:Au sommet extraordinaire de la Ligue arabe au Caire, une faible majorité condamne l'agression et décide l'envoi d'une force  panarabe pour protéger l'Arabie saoudite.

 

8 novembre 1990:George Bush ordonne l'envoi de deux cent mille soldats suplémentaires  dans le Golfe où les forces américaines atteignent au total trois cent mille hommes.

 

29 novembre 1990: la résolution 678 (par douze voix contre deux (Cuba et le Yémen) et une astention (la Chine) fixe un ultimatum à l'Irak. Saddam Hussein doit applique d'ici au 15 janvier 1991, les résolutions de l'ONU, sinon tous "les moyens necessaires" seront utilisés pour les faire respecter.

 

9 janvier 1991: à Genève, la rencontre entre MM. james Baker, Secrétaire d'Etat américain et Tarek Aziz, le ministre irakien des Affaires Etrangères, ne parvient pas à trouver une issue pacifique à la crise.

 

13 janvier 1991:Le Congrès américain donne son accord à George Bush pour entrer en guerre. Le lendemain, un dernier plan de paix présenté par la France au Conseil de sécurité de l'ONU est rejetè par les Etats Unis et le Royaume-Uni

 

17 janvier 1991: début de l'opération " Tempête de désert" Les forces coalisées sous le commandement  du Général américain Norman Schwarzkopf, bombardent l'Irak et le Koweït.

 

18 janvier 1991: l'Irak cherche à  étendre le conflit et lance ses premiers missiles sur Israël.

 

22 février 1991: George Bush donne vingt quatre heures à l'Irak pour commencer à évacuer le Koweït où les troupes irakiennes mettent le feu aux puits de pétrole.

 

24 février 1991: débur des opérations terrestres de la coalition. Près de cinq cent mille soldats alliés sont engagés dans le conflit.

 

28 février 1991:cessez le feu des Etats Unis et de leurs alliés.

 

3 avril 1991: par la résolution 687, l'ONU fixe à l'Irak les conditions d'un cessez lz fzu, qui comprennent notamment l'élimination de toutes ses armes de destruction massive, supervisée par une commission spéciale chargée du désarmement (UNSCOM)

 

7 avril 1991: les Etats Unis, la Grande Bretagne et la France instaurent une zone d'exclusion aérienne. Aucun appareil irakien ne pourra désormais survoler son propre territoire au delà du 36° parallèle.

 

11 avril 1991: l'Irak accepte les termes de la résolution 687. outre la destruction de ses armes de destruction massive, Bagdad s'engage à consacrer une partie de ses revenus pétroliers à la reconstruction. Malgré la crise, le régime de Saddam Hussein demeure en place.

 

9 juin 1991: l'UNSCOM commence ses inspections des armements chimiques en Irak.

Victime-guerre-Irak.jpg 

23 septembre 1991:le régime irakien retient les experts de l'UNSCOM pendant quatre jours et s'empare des documents saisis par les experts sur le programme nucléaire irakien.

 

Les parties en présence:

 

 

-L'IRAK: 

 

     Sur le plan intérieur, il était indéniable que l'Irak était le Pays arabe le plus évolué et ce, sur tous les plans(modernisme, laïcité, instruction, couverture sociale, etc...)C'était un Pays très riche. Avant la guerre, le dinar Irakien valait 3 dollars soit 18 francs français.3 millions d'immigrés oeuvraient dans ce Pays.

Aguerrie par 8 années de guerre  , l'armée irakienne était une force avec laquelle il fallait compter.

Saddam Hussein était un dictateur, pur et dur, certes, mais grace à lui, l'Irak était devenu un Pays prospére.

Les réalisations qu'il a régenté de son vivant étaient là, pour en témoigner. Réseaux autoroutiers, hôpitaux ultra modernes, universités. Il a suimposer la laïcité dans son Pays, où musulmans sunites, chiites et chrétiens cohbitaient sans problème. Toutes les composantes de la société irakienne profitait de cet essor (sunites, chiites, chrétiens, kurdes, etc...)

Il a tenu a imposer d'une main de fer, l'unité du peuple irakien.

La puissance irakienne, inquiétait les Pays voisins et surtout Israël qui ne pouvait tolérer d'avoir à sa porte, un Pays qui à tout instant pouvait lui donner la réplique.

Par sa confrontation armée avec l'Iran, il est certain que l'Irak a contribué grandement à réduire  la menace iranienne et ainsi sécuriser les Pays arabes voisins (à majorité sunite).

Il avait paru normal, au Président Saddam Hussein de demander réparation pécunière à ces Pays en contrepartie du sang versé par ses soldats, pour les protéger et de continuer à vivre dans la prospérité. L'Arabie Saoudite était d'accord, l'Emir du Koweït avait refusé.

De plus, historiquement, Saddam Hussein faisait valoir que le Koweït était en réalité un province irakienne et qu'il était parfaitement dans son droit de l'annexer.

Il avait averti les américains de son intention. Ceux ci, n'avaient pas soulevé d'objection et Saddam croyait naïvement qu'il avait l'aval américain.

Cette invasion allait de fait, plonger l'Irak dans un gouffre dantesque avec des conséquences très dramatiques pour la population.

Mégalomane, buté, très mal conseillé par les hauts dirigeants du parti Baas(qui n'osaient pas le contredire, Saddam Hussein a foncé tête baissée dans le piège que les américains lui tendaient.

Surestimant la valeur de son armée, il a ignoré les résolutions onusiennes, croyant pouvoir combattre victorieusement une coalition composée de plus de 30 Pays.

Il avait grandement tort. Que pouvait t-il faire malgré ses troupes d'élites (la garde républicaine) face à une coalition menée par les Pays les plus puissants de la planète? Que pouvait t-il faire face à une armada déployée tout autout de l'Irak et disposant de l'armement le plus sophistiqué qui soit (Satellites, missiles de longue portée, troupes d'élite)

Il aurait dû s'en rendre compte, lui qui entendait les plaintes du Peuple victime de l'embargo.

Il avait oublié que s'il était le Président "tout puissant" de l'Irak, cette puissance s'arrêtait hors des frontières de son Pays.

Il aurait dû se méfier des résolutions onusiennes qui n'acceptaient en aucun cas l'annexion d'un Pays membre de l'ONU.

Il aurait dû se méfier "de la solidarité arabe" qui en réalité est un mythe!!!!

Il aurait dû se retirer du Koweït comme le lui ordonnait l'ONU. Cela aurait évité cette guerre et préserver son Peuple du massacre qui s'en était suivi.

Il aurait du se méfier de ses "conseillers" et de ses "courtisans" qu'on peut qualifier d'inconscients, plus préoccupés de préserver leurs privilèges que de se consacrer à l'intérêt national.Ses deux fils par leurs frasques pouvaient se permettre tous les excès. Ils étaient haï, même au sein du parti Baas. Mais qui pouvait s'opposer à Saddam? personne!!!

Il aurait dû se souvenir que César avait été assassiné  par son fils  adoptif Brutus.

 

L'Irak, de par cette guerre, s'est retrouvée plongée 50 ans en arrière, au moins avec le traumatisme indélébile qu'endurerait des génération d'irakiens.Le chaos se profilait pour l'Irak, et le peuple irakien allait en souffrir pour logtemps.

 

Il est indéniable que Saddam Hussein et sa "cour" sont responsables de ce recul. L'histoire pourra en témoigner!!!

 

 

Du côté de la coalition:

 

Forte des résolutions onusiennes, les Pays coalisés avaient carte blanche pour attaquer l'Irak.Cette coalition était menée par les anglo-américains, la France suivait comme "toutou". Pourtant, le Président François MITTERRAND avait tendu la perche au Président Saddam Hussein; Il avait envoyé son ministre des Affaires étrangères pour convaincre Saddam de se retirer du Koweït.Et que si Saddam obtempérait, la France ferait tout pour éviter l'intervention militaire de la coalition.

Saddam était resté sourd à cette sollicitation qui valait d'avertissement.

L'intervention était devenue imminente. Rien ne pouvait arrêter désormais le "rouleau compresseur " des alliés de se mettre en route.

 

Le 24 février 1991, début des opérations terrestres de la coalition. Cinq cent mille soldats alliés sont engagés dans le conflit.

Les bombardements et les missiles pleuvaient sur l'Irak sur Bagdad et sur le Koweït. L'armée irakienne "trinquait" sérieusement. L'aviation irakienne étaient soit détruite, soit clouée au sol. (Par quel mystère?)

Le repli des troupes irakiennes s'effectuaient. Les routes étaient jonchées de cadavres.

Seuls les médias américains contrôlés par l'armée US, pouvaientrendre compte de ce qui se passait. Les autres médias,(français y compris) étaient confinés à la frontière jordanienne et les informations qu'ils diffusaient étaient en réalité tronquées, puisqu' elles provenaient des sources américaines.

 

On parlait de "frappes chirurgicales" C'était un mensonge flagrant. Les dégâts collatéraux ont causé des milliers de victimes civiles (morts et blessés).

Les frappes aériennes provenaient de toutes parts (avions-missiles) C'était dantesque!!!!!Cauchemardesque!!!

La destruction des unités de Saddam battait son plein.

Les troupes irakiennes battaient en retraite et avaient évacué le Koweït. C'était la déroute totale.

 

L'IRAK ETAIT MEURTRIE ET EXANGUE.

 

Et pourtant, cela aurait pu être évité si Saddam avait obtempéré aux résolutions onusiennes. Cela aurait évité la deuxième guerre du golfe.

 

Pas sur!!!!, car les arrières pensées de Busch et du lobbies militaro-industriel américain étaient axées sur la main mise de l'Irak, pour des considérations stratégiques ( pétrole et contrôle de la zone géographique de cette région)

 

 

Et la FRANCE? Qu' a t-elle gagné????

Rien!!!Pourtant elle avait des intérêts économiques conséquents en Irak. De nombreuses entreprises avaient pris pied dans ce Pays. A la remorque du tandem anglo-américain, la France a tout perdu. Plus de 300 000 emplois (directs ou indirects) ont été perdus.Son engagement dans la coalition n'a pas été récompensée comme il se doit. Ce sont les américains et les anglais qui se sont partagé le gâteau.. MITTERRAND et son Gouvernement ont mené la France à la traîne des USA. Pourtant, la majorité du peuple français étaient contre l'engagement français en Irak. Qu'à cela ne tienne, ne surnommait on pas à l'époqueMITTERRAND "Dieu" Quel blasphème incongru!!!

Saddam.jpg

 

Le Président Saddam Hussein : Aurait dû à l'époque avoir une vue politique moins étriquée et se rendre compte que l'Irak, n'était qu'une petite partie du Monde qui l'entoure.

 

 

 

VOYAGE D'INFORMATION EN IRAK (Septembre 1991)

 

La guerre en Irak avait  causé de nombreux dégâts et de nombreuses victimes. L'embargo inique ,total qui étreignait le peuple irakien touchait surtout les enfants et la population âgée.

Il fallait faire quelque chose, même si ce quelque chose était infime face aux immenses besoins de la population.

Ainsi, nous avons entrepris un voyage d'information et sommes allés à Bagdad en septembre 1991.

J'étais accompagné de mon ami, Chérif BENAMEUR.

L'ambassadeur d'Irak à Paris, Abderezak EL Hachimi n'était plus en poste. En fait, les intérêts irakiens en France étaient maintenant assurés par le Royaume du Maroc. Seul, restait à Paris, Mustapha AL ADHAMI, Ministre plénipotentiaire irakien, chargé d'affaires.

Un journaliste du "Provençal" de Marseille nous accompagnait. Maître Gilbert COLLARD et son épouse devaient faire partie du voyage. Malheureusement, retenu par une très importante plaidoirie pour un procès, Maître Collard avait fait défection. Cela m'avait contrarié. Nous avions assumé les frais de voyage de ces trois personnes.

Nous avons pris un avion d'Air France qui faisait la liaison Paris-Amman. Décollage vers 15 heures. Arrivée à Amman vers les vingt et une heures.

Nous avons passé la nuit à Amman, dans un petit hôtel attrayant, le Dar Hôtel.

L'embargo interdisant à l'Irak d'utiser sa flotte aérienne  commerciale, nous avons dû, le lendemain matin avoir recours à un taxi pour effectuer le trajet Amman-Bagdad (plus de 900 kms) coût du taxi: 120 USD.

Le taxi était un 4x4 climatisé, le chauffeur était Jordanien.

Pendant 400 kms, jusqu' la frontière, la route jordanienne était semblble à une route départementale française.Cette route était encombrée de camions citerne et je peut avouer que pour nous,face à cette circulation et les cahots bitumiers, notre voyage en territoire jordanien ressemblait "au salaire de la peur"

A partir de la frontière, changement de décor. Auroroute identique à la France et 550 kms jusqu'à Bagdad.

Nous sommes arrivés à Bagdad vers 17 heures et sommes allés directement au Siège de "Paix et Solidarité" où nous avons été accueillis chaleureusement.

 

Par les soins de l'organisation "Paix et Solidarité nous avons été logé à l'hôtel Bordj El Hayet. C'était un hôtel charmant, plus accueillant que le Rasheed, car nous y avons trouvé une ambiance populaire.

 

Puis nous avoons rencontré les personnalités suivantes au cours des jours suivants:

 

MMrs:

-Le Vice Premier Ministre  Taha  Yassine RAMADAN

-Le Président du Parlement  Saadi Mahdi  SAHLE

-Le Ministre de la Justice  Chibib MALEKI

-Le Ministre de l'Enseignement Supérieur   Abderezak EL HACHIMI (Ancien Ambassadeur à Paris)

-Le Ministre du Commerce  Mohamed MEHDI

-Le Ministre de l'Information  Hamad Youcef  HAMADI

-Le Ministre des Affaires religieuses  Abdellah FADIL

-Le Ministre de la Santé  ABDOU Salem Mohamed Saïd

-La Présidente de l'Union des femmes irakiennes  Madame  Manal  AL ALOUSSI

-Le Président des droits de l'homme en Irak:  Docteur Sabah YASSINE

-Le Conseiller du Ministre des Affaires étrangères   Saïd EL JANABI

-Le Directeur de l'hôpital pour enfants   Docteur Quassim Mohamed ISMAÏL. 

 

Tous ces rendez vous avaient été organisé par  "Paix et Solidarité"

 

Notre journaliste marseillais qui nous avait été recommandé par Maître Gilbert Collard, effectuait son reportage, normalement et sans entraves.

 

Constatations:

 

Nous sommes rendus compte des destructions massives causées par les bombardements.Bon nombre de bâtiments officiels avaient été touchés.

Il nous était  paru utile de retourner en Irak afin de pouvoir effectuer un constat portant sur les points suivants:

-Etat de l'Irak après la guerre

-Sentiments et ressentiments de la population irakienne.

-Effets de l'embargo sur la population

-Place de la France dans cette région du Monde (perspectives d'avenir)

-Recherche de la vérité en dehors de toutes les sensibilités  transmises par les médias.

-Rendre compte de ce constat le plus largement possible.

 

Effets de cette guerre:

 

Nous n'avons pas pu obtenir de chiffres prècis sur les victimes de cette guerre, mais au cours de nos différentes cons, il semblerait que ces chiffres soient très élevés. Il serait largement supérieur aux victimes de la guerre Iran/Irak.

Le chiffre de 14 000 enfants morts pendant les bombardements nous a été donné par le Ministre de la Santé.

 

Quelques données relatives à la santé (Source: Ministre de la santé)

 

Après la guerre, la mortalité infantile a beaucoup augmenté. Les irakiens, à ce sujet sont d'accord avec les chiffres avancés par l'OMS et l'UNICEF.

Plus de 350 000 enfants sont victimes de diarrhées et ce chiffre est en constante progression. Le chléra et la typhoïde touchent 77 000 enfants.

Ces chiffres ont été rendus publics par l'Aga KHAN  dans un rapport transmis à l'ONU.

Il y a sans contestation possible, une propagation  de maladies infectieuses. Les infrastructures sanitaires ayant été largement endommagées par les bombardements.

Compte tenu du manque de matériel médical, les transfusions sont pratiquées sans aucune précaution. Les laboratoires d'analyses médicales sont dans l'impossibilité d'effectuer des diagnostics précis.Cela influe sur le dépistage de maladies telles que l'hépatite.

Les autres maladies les plus courantes telles que la malaria (dans le nord et le sud) dysentherie anybique, sont en très nette augmentation.

Le programme de vaccination a été inerrompu(le stock de vaccins ayant été détruit)

Les médecins diagnostiquent, non sans mal, mais ne peuvent traiter. Les opérations chirurgicales ne sont effectuées qu'en dernère extrémité.

L'apport des actions humanitaires de quelques Pays (très rares) en matière de médicaments et de matèriel médical ne couvre actuellement que 5% des besoins.

L'Irak, compte tenu de cette situation catastrophique était très préoccupée par la propagation rapide de maladies infectieuses telles que le SIDA. Les responsables irakiens estimaient que cette propagation pouvait être, à court terme, néfaste aussi bien à l'Irak qu'à d'autres Pays.

Le Comité des sanctions de l'ONU avait permi d'utilser les fonds irakiens gelés par certains Pays (Autriche, France, Angleterre, etc...) pour l'achat et l'envoi de médicaments, en Irak.

En réalité, l'envoi de médicaments vers l'Irak est quasi impossible compte tenu des circuits très contraignants émis par les Pays cités ci-dessus.

La visite de l'hôpital pour enfants, nous avait renforcé dans notre détermination de venir en aide humanitairement au peuple irakien.

 

Rentré à Lyon, nous avons crée l'Association de solidarité Franco-Irakienne (ASFI) et nous avons programmé un envoi de 60 tonnes de médicaments et de lait maternisé pour enfants en très bas âge.

Nous avons tenu nos objectifs, comme il sera raconté plus loin.

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 09:25

Complexe-Petrolier-d-EL-JUBAIL.jpgEL--JUBAIL--Novembre-1990.jpgPhoto0040.jpgArabie-Saoudite-Nov.-1990-010.jpg

PHOTOS:

en haut: Notre délégation à EL JUBAIL

à gauche: Complexe pétrolier d'EL JUBAIL

En bas à gauche: RYAD, le Palais reservé aux VIP étrangers

 

Arabie-Saoudite-Nov.-1990-009.jpgArabie-Saoudite-Nov.-1990-008.jpgArabie-Saoudite-Nov.-1990-007.jpgArabie-Saoudite-Nov.-1990-005.jpgArabie-Saoudite-Nov.-1990-004.jpgArabie-Saoudite-Nov.-1990-006.jpgArabie-Saoudite-Nov.-1990-003.jpgArabie-Saoudite-Nov.-1990.jpg

 

PHOTOS:

En haut: grande Mosquée de la Mecque vue de ma chambre.



Les autres photos:n En compagnie  des soldats français Musulmans de la "division daguet"  Poste avancé français à la frontière irako-Saoudienne.

Soldats d'origine commorienne et le sergent de la la légion étrangère, d'origine tunisienne.

Repas sous la tente (les repas des français étaient très enviés des américains) Les repas étaient fournis par la Société SODHEXO).

 



Nous avons pu constater que les soldats français avaient le moral quoi que désolés d'avoir à combattre, s'il le fallait, les irakiens qui se trouvaient en face d'eux.La tenue des soldats français étaient impéccable, malgré la chaleur et l'environnement desertique.

 

 

 

 

 

 

 

Notre épopée irakienne avait fait du bruit, surtout  sur le plan international, car en France, c'était plutôt la consigne du silence radio qui était de mise. Ordre de l'Elysée. Nous n'en avions cure et l'adage "nul n'est prophéte dans son Pays" se vérifiait. Je donnerai plus loin moin sentiments sur ce silence du gouvernement français de l'époque.

 

Nous avions été contacté par Abderrahmane  AMMARI, Français d'origine marocaine, directeur de la Ligue mondiale islamique à Paris. Amar Lamari est le beau frère de Khalil MEROUM, récteur de la Mosquée d'Evry.

 

Amar LAMARI proposait qu'une délégation aille en Arabie Saoudite pour avoir la version Saoudienne sur les évênement du Golfe. Il était bien entendu, que si nous acceptions l'invitation, nous emmenerions avec nous, notre journaliste, Philippe  BRUNET-LECOMTE qui effectuerait un reportage réaliste.

 

C'était accepté....... Sans aucune reserve.

 

De  notre côté, pour notre association, la FNRFCI, j'avais désigné: Chérif BENAMEUR,Ahmed BECHA (Lyonnais) Rabah DOUDOU (de Besançon) et pour nous faciliter les dialogues, notre jeune interprête, Abderrahmane

BENAOUM.

 

 

 

 

Un autre délégation consituée par  AMMARI était également invitée. On y touvait, BEN TAYEB, Salah BEYRAGUED (tous deux lyonnais)et un jeune Sous Lieutenant Français.

Il était bien entendu, que si nous acceptions l'invitation, les 2 délégations devaient avoir chacune sa liberté de manoeuvre,sachant bien que notre objectif, à nous, était de persuader les Saoudiens que contrairement à la logique de guerre, nous opposions la logique de paix.   La guerre pouvait être évitée si les parties en cause instauraient entre elles , un dialogue constructif.

 

C'était d'accord!!!!! Il me reviendrai  le rôle de négociateur pour le message de paix que nous présenterons aux saoudiens. Notre séjour en Arabie Saoudite ne serait pas touristique, ni  porter caution à quiconque. Nous devions observer notre neutralité et notre objectivité.

 

Et nous voilà partis en Arabie Saoudite accompagné par  Abderrahmane  AMMARI.

 

Passage à l'Ambassade d'Arabie Saoudite à Paris où nou fûmes reçus par l'ambassadeur ,S.E  Jamil Al Hejailan

 

Le lendemain, embarquement à ROISSY CDG, dans un avion tristar de la Saoudia. Il devait être 17 Heures.

DESTINATION RYAD . Avant de décoller,diffusion par les hauts parleurs de l'avion, d'un verset du Coran. C'était émouvant. Abord alcool proscrit, ce qui est à mon avis une bonne chose.Les hôtesses étaient surtout nord africaines ou moyen orientales, mais pas saoudiennes.

 

 

PHOTOS:   En haut, l'hélicoptère français qui nous  avait  ammené au poste avancé de la "Division Daguet"

                      En bas: Notre journaliste  Philippe Brunet-Lecomte

 

             Arabie-Saoudite-Nov.-1990-001.jpg

 

Escale d'une heure à ROME, nous n'avons pas pu descendre de l'avion.

 

Arrivée à RYAD vers 23 heures. L'aéroport de la Capitale Saoudienne était quasi désert compte tenu de l'heure tardive.Ce qui nous a permis de constater son immensité, son luxe et la grandre propreté ambiante.

Nous étions très émus prenant conscience que nous étions maintenant en Arabie "Berceau de l'Islam" et terre natale du Prophéte Mohamed, chargée d'Histoire universelle.

Accueil par deux personnalités saoudiennes faisant partie du puissant "Ministére de la foi" Ce qui n'était pas rien, ce ministére étant tout puissant dans le royaume.

Direction le Palais reservé aux personnalités étrangères. Les limousines qui nous avaient pris en charge étaient toutes marquées sur les portières avant de l'emblême du Royaume.

Malgré notre fatigue, nous avons pu apprécier le décor luxueux du palais et chacun d'entre nous se vit attribuer une chambre. In était temps d'aller se coucher; Demain, nous verrons.

Nous nous en remettions totalement à  Abderrahmane  AMMARI qui nous avait servi de guide et d'interprête  pendant notre séjour. Il était le véritable interface entre les saoudiens et nous.

Il avait accompli son rôle  à la perfection pendant notre séjour sachant malgrè tout  qu'il était pro saoudien de manière inconditionnelle. Mais cela était son affaire et ne nous gênait pas outre mesure. Il a été pour nous un guide parfait, nous conseillant en permanence, mais nous laissant totalement libre de nos pensées.

 

Le lendemain matin, visite de l'imprimerie de l'Etat qui imprimait les Corans destinés à être diffusés dans le monde entier.Egalement des cassettes audio du livre sacré étaient produite dans ces lieux. Nous   avons eu la faveur de nous faire offrir de très beaux Coran ainsi que toute la série audio du livre sacré.

C'étaient de très beaux cadeaux et nous en etions très touchés.

 

Visite en suite des studios de la télévision d'Etat. Très interessant!!!!

 

Vers 16 heures, visite de S.E l'Ambassadeur de France à sa résidence.Le diplomate était content de nous recevoir et nous a dit "ce que vous faîtes est bien" Il nous apprenait que nous rendrions une visite aux soldats français de la division Daguet qui étaient positionnés en plein désert, à la frontière irako-Saoudienne.

Il nous invita ensuite à diner, mais compte tenu du temps qui nous était imparti, nous avons décliné avec regret, son aimable invitation.

 

Le soir, accompagné de notre cher AMMARI, nous sommes allés dans la partie commerçante de RYAD. A 21 heures, il y avait beaucoup d'animation et la ville quant à elle, ressemblait à n'importe quelle autre ville. Il n'y avait rien de particulier à voir. Certains d'entre nous, en avaient profité pour effectuer quelques achats.

 

Le lendemain, la visite prenait un caractère plus sérieux., rejoignant ainsi le but de notre mission.Nous avions  rendez vous avec  le Ministre de l'information du Royaume.

 

Nous étions réunis dans une salle, autour d'une table. Le Ministre était en bout de table. Après les salamalecs d'usage, nous entrions de concert, dans le vif du sujet.

 

Nous avons exposé au Ministre, le but exact de notre voyage en Irak. "Logique de paix contre logique de guerre" Prêcher la paix entre les peuples arabes et musulmans.S'il y avait guerre, qui en profiterait véritablement? L'Arabie Saoudite et l'Irak sont des Pays frères, pourquoi s'entretuer maintenant? S'il y avait guerre, les musulmans du monde entier reprocheraient  au gouvernement Saoudien d'avoir permis que celle ci ait débuté du "berceau de l'Islam" et le Gardien des lieux saints se verrait déconsidéréambassadeur-Arabie.jpg. De plus, il fallait être juste et reconnaître que pendant 8 ans, l'Irak a versé son sang pour préserver ses intérêts d'une part, et de l'autre, pour protéger les Pays de Golfe et la branche musulmane sunnite

 

Le Ministre écoutait avec attention notre agumentaire. Au début, impassible, on sentait que l'énervement le gagnait au fur et à mesure de notre monologue.

 

Il prit la parole. Nous le sentions furieux et nous avons pu mesurer la haine que le gouvernement Saoudien portait à l'égard de Saddam Hussein.

 

Il prit la parole:

 

Dur!!!Quasi véhément. " Saddam Hussein a amené son Pays aux portes de l'enfer. Il n'a pas voulu nous écouter. Il en paiera les conséquences.Le 2 août dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU, par la résolution  660, ordonnait à l'Irak  de retirer immédiatement ses forces du Koweït. Saddam n'en a eu cure. Le 6 août dernier, la résolution 661 du Conseil de sécurité a décidé d'un embargo commercial, financier et militaire contre l'Irak. C'était un avertissement très sérieux, mais encore une fois, Saddam n'en a pa tenu compte.

L'invasion par l'Irak du Kowëit, Pays souverain, membre de l'ONU  est un fait inadmissible et qui si elle n'était pas sanctionnée par la Communauté internationale mettrait bas la paix mondiale.

IL FAUT QUE SADDAM  DEGAGE DU KOWEÏT!!!!! Il aura ainsi une chance d'épargner son peuple d'une guerre revageuse. (Le Ministre parlait, martelant ses mots) Nous comprenions petit à petit, que si Saddam Hussein, ne se retirerait pas du Koweït, la guerre devenait inévitable et le peuple Irakien entrerait vraiment dans l'Enfer.

"Saddam demandait  notre contribution pour la guerre qu'il avait mené contre l'Iran. Nous étions parvenu à un accord. Son différent, su différent il y a, était avec la somme qu'il réclamait à l'Emir du Koweït. Nous étions prêts, nous Saoudiens de payer. Saddam ne l'a pas voulu!!!En fin de compte, son but était d'annexer purement et simplement le Koweït argant que ce Pays, historiquement était un partie de l'Irak. Cela nous ne pouvons l'admettre!!! L'Irak a tout!!Le pétrole, l'eau et son peuple est très éduqué. Mais Saddam est "dérangé"Il persécute son peuple. Il n'a que lui qui existe en Irak.

Si l'Irak ne se retire pas immédiatement du Kowet, il y aura la guerre, croyez moi car la Communaté internationnale a condamné à l'unanimité, l'invasion du Koweït.Ce que nous disons est juste. Que Saddam reviienne à la raison. Qu'il parte du Koweït et nous pourrons alors discuter. Mais sans cela, il n'y aura pas de discussion possible.Pouvez vous parler à un mur.

Nous sommes malheureux pour le Peuple Irakien qui s'il y a une guerre souffrira pendant des décénies et tout ça à cause de Saddam.

 

Nous écoutions attentivement le Ministre et nous avions pris conscience que la guerre se profilait. La seule porte de sortie pour Saddam était que ses troupes évacuent immédiatement le Koweït.

Mais, mégalomane, têtu, croyant à tort à la justesse de ses vues, surestimant ses capacités militaires, Saddam Hussein ne voulait pas bouger du Koweït. Erreur mortelle pour l'Irak!!!!

 

Les Saoudiens avaient mis cette exigence non négociable en préalable.Aucun autre arragement n'était possible.

 

Nous nous étions rendus compte que les vues des deux parties étaient inconcliables. La guerre de ce fait, devenait imminente et le Peuple Irakien allait entrer dans des décénies de tourments.

 

Nous avons remercié le Ministre, de l'excellence de son accueil et sommes sortis de la salle, tristes, car l'avenir apparaissait très sombre.

Philip, notre journaliste était maintenant parsuadé que la guerre allait éclater. Il continuait à prendre des notes, pour son reportage.

 

Le lendemain,

 

Nous prenons l'avion de la Saoudia, destination Médine. Arrivée dans la ville Sainte vers 15 heures. Nous sommes logés à l'hôtel OBEROI. Palace avec le confort et le luxe propres à tout palace.

Nous sortons en ville. Je ne pourrai jamais faire partager l'impression que j'ai ressenti das cette ville. Un calme, une senteur de l'air plus qu'agréable, je me sentai bien, très bien!!!!Cette ville est nul doute, bénie!!! Les gens étaient très détendus et souriants.

Cette sortie nous avait fait beaucoup de bien. Il était tard et nous avons regagné l'hôtel.

 

Le lendemain, visite de la Grande Mosquée de Médine, là où est enterré le Prophète. Cette gande Mosquée subissait des travaux d'extention car compte tenu de l'afflux sans cesse croissant de pélerins, elle était devenu trop petite.C'était un Architecte français  (converti à l'Islam) qui dirigeait les travaux. Il nous a donné des explications sur cette extension.

Lorsque nous sommes entrés dans la Grande Mosquée, nous l'avons visité et sommes revenu faire notre prière du soir.

 

Le lendemain,

 

Vêtus, de la traditionelle tenue de pélerins, nous avons pris, le soir, un avion à destination de Djeddah.Destination la Mecque(à cette époque ,il n'y avait pas d'aéroport à proximité de la ville Sainte)

 

Arrivés à DJeddah.nous avons revu notre journaliste Philippe, car ne pouvant aller ni à Médine, ni à la Mecque) le poit de ralliement avec lui était Djeddah. Il devait nous attendre, le temps que nous allions à La Mecque, effectuer notre petit pélerinage (l'OMRA)

 

Départ pour la Mecque en voiture. 70 kilommètres séparent Djeddah à la Mecque (par la route)

A proximité de la ville Sainte, un grand panneau routier signale (Muslims only-flêche droite et une autre flêche signalant une déviation -No muslims)

Une sorte de péage autoroutier contrôlait les passeports et la qualité de Musulmans afin de pouvoir pénétrer dans la ville Sainte.

On nous conduisit dans un grand immeuble situé à proximité immédiate de la Grande Mosquée de la Mecque. C'était là qu'étaient hébergés les hôtes Musulmans de Marque.

Le temps de déposer nos bagages dans nos chambres, et nous nous sommes rendus à la Mosquée pour effectuer l'OMRA selon le rite musulman.

la Kaaba.

Ce moment spirituel m'a marqué pour toute ma vie.La Grande Mosquée de la Mecque, mjestueuse, grandiose. Il n'y a pas de mots pour la décrire.La Kaaba, en cette période de peu d'affluence, j'ai pu embrasser la pierre noire et méditer.. J'ai pu voir, l'empreinte du pied d'Abraham (grande pointure) posée sur un socle près de la Kaaba.

Je me suis désaltéré à la fontaine de Zem Zem. Puis nous avons prié, pour la paix .

 

Exténués, nous diné et regagné nos chambres pour nous endormir du sommeil du juste.

 

Le lendemain, visite de la ville. visite de la plus ancienne Mosquée de l'Islam.Visite du secteur commercial, animé. Beaucoup d'indonésiens, d'asiatiques....(Commerçants)

N'ayant pas voulu écouter le conseil de AMMARI, leur enjoignant de ne pas photographier sans permission, le jeune Abderrahmane et son ami(le St Lieutenant) se sont fait confisquer leur appareil de photo.

J'estime que lorsqu'on est à l'Etranger, il faut se conformer et respecter les lois du Pays visité et de ne pas se comporter en "donneur de leçons"

 

Le soir, nous avons rencontré un très haut dignitaire Koweïtien. Il nous a fait part de l'invasion irakienne et des exactions commises par la soldatesque. Il a pu échapper de cet enfer in extremis.Des exactions, il a réitéré les graves accusations   disant que les soldats irakiens avaient débranché des couveuses d'enfants prématurés.Cela avait fait les choux gras dans la presse, il s'était avéré plus tard que ce n'était pas vrai et que cela servait d'intox pour noircir Saddam.

Pour lui, il était au même diapason que les Saoudien "Il faut que Saddam dégage du Koweït!!!"

Il était très reconnaissant au Royaume d'Arabie Saoudite, de son aide dans ces temps difficiles.

Nous avons pris congé de lui, en essayant de le réconforter et de l'encourager.

 

 

Le matin du jour suivant, retour par la route à Djeddah. Nous récupérons notre journaliste. Direction l"aéroport où règne une certaine effervescence.

Nous voilà embarqué dans un avion bimoteur  de l'Armée de l'air Saoudienne. Presque 6 heures de vol. Ancien officier de l'Armée de l'Air, je retrouvais quant à moi, mes premiers amours. Dans l'avion, j'écoutais, presque avec délice le ronronnement des moteurs.

 

Arrivée vers 13 heures à DAHRHAN. Et là, lorsque nous avons vu l'activité fantastique qui y régnait, le nombre de soldats américains, le matériel qu'on y déchargeait, nous avons pris conscience de ce qui allait se passer. J'ai dit à Chérif "les carottes sont cuites"La guerre va éclater!!! Tristement, il me répond "Oui,ç'est foutu, pauvre peuple Irakien!!"

Sans tarder, nous avons embarqué dans un hélicoptére de l'Armée française, qui nous attendait. Une heure de vol environ.

Portière ouverte, le désert défilait sous nos pieds. Il faisait très chaud et sous nos hâbits de ville, nous transpirions.L'air frais qui s'engoufrait dans l'hélico, nous raffraichissait.

Nous nous sommes posés,dans la drop zone d'une unité française avancée, près de Hafar AL BATIN.

Accueuil très chaleureux des militaires. Avec nous, c'était un "peu" la France qui les visitait.

Nous avons fait connaissance tout de suite. Il y avait la Légion et les Spahis. Direction la tente qui servait de refectoire où nous avons apprécié le repas de la popote. Excellent!!!Il paraitrait que même les GI américains venaient pour essayer d'avoir des rations de guerre françaises. Car ce qu'ils mangeaient d'habitude, n'était pas très ragoûtant.

Les officiers ,les sous officiers et les soldats nous donnaient des explications.

Pour eux, pas d'état d'âme. Ils étaient militaires et obeissaient aux ordres. C'était aussi simple que cela.

Ils étaient conscients que s'il y avait la guerre, ce serait dur!!très dur!!mais ils étaient confiants et avaient un excellent moral.

Les troupes irakiennes  étaient en face, pas très loin, à la frontière Irako-Koweïtienne, 20 Kilomètres au plus.

 

Nous avons été  agréablement séduits par l'excellente tenue de ces militaires, qui malgrè la chaleur et les conditions envronnementales hostiles, ne se laiissaient pas aller et avaient un moral d'acier.

 

 

Nous les avons quitté en souhaitant que tout ce merdier se termine très rapidement et qu'ils puissent retourner en France sans dommages.

 

Par la route, nous sommes arrivés vers 21 heures à AL JUBAÏ (complexe pétrolier dans le Golfe Persique)

Visite du complexe et hébergement à l'hôtel NOVOTEL où nous fut servi un excellent dîner.

 

Le lendemain, nous rejoignions RYAD.

La dernière journée fut consacrée à la visite du gigantesque Campus étudiants. Magnifique réalisation  ultra moderne. Nous étions invité à un copieux repas dans le restaurant tournant situé au faît du château d'eau du Campus. De là, nous pouvions nous rendre compte de l'étendue du Campus. Faramineux!!!

Philippe, notre journaliste, toujours en quête d'infos, essayait d'e,n glaner auprès d'un serveur d'origine Tunisienne.

Le serveur, regard furtif lui dit" je ne peux rien te dire ici,si je te dis quelque chose, ils vont me couper la tête, emmène moi à Paris et je te dirais tout"

Philippe était resté septique, que pouvait il lui apprendre qu'il ne savait déjà? Rien de rien!!!

 

Nous avons rejoins notre résidence et avons diné très tôt car demain était le jour du départ pour la France. Retour par la Saoudia Airways  RYAD-ROISSY CDG.

 

Dans l'avion, nous avons discuté et avons de concert, émis cette courte conclusion.

La guerre était imminente, cela ne faisait aucun doute. Nous avons essayé en qualité de citoyens de dissuader les deux parties ne pas se laisser aller à cet extême. En vain!!!!!Les positions de chacune des parties étaient inconciliables.

 

Hachemi Bounini

 

 

 

 

 

 

 

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 21:04

 

 

 

                             CITOYENS  HUMANITAIRES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préambule: J'ai  pensé qu'il était nécessaire de raconter  l' engagement  de "citoyens humanitaires" qui contrairement à celui des ONG, bénéficiant de fonds conséquents, a été rendu possible par le désir d'aider ceux qui souffrent.
Nous avons aidé le peuple irakien entraîné dans la tourmente par la les évènements qui lui ont été imposé.

Cela m'a paru nécessaire de montrer les absurdités d'un embargo qui a fait souffrir cruellement tout un peuple et qui a engendré plusieurs milliers de victimes, surtout parmi la population infantile.

La première fois que je me suis rendu en Irak, Pays que je ne connaissais pas, accompagné par un journaliste lyonnais, nous avons pu  ramener des français bloqués dans ce Pays.

Ce que nous avons fait, nous l'avons fait en qualité de citoyens français, sans aucune aide officielle, Les aides que nous pu obtenir étaient prodigués par des citoyennes et citoyens.Je rend hommage au bénévolat qui nous a permis de réaliser notre souhait.

 

 

 

Souvenirs d'Irak 010Bagdad Sept. 1990 003Bagdad Sept. 1990Bagdad Sept. 1990 005Bagdad Sept. 1990 004

 

PHOTOS:  à gauche :l'hôtel RASHEED et sa droping zone pour hélicoptères

 

  La Mosquée d'AMMAN et le bureau de OUM RAZANE de "Paix et Solidarité"

  La piscine du Rasheed

 

 

En bas à gauche:    La Grande Mosquée BOU HANIFA  de Bagdad ,Chérif et nos deux "guides"

en haut, les invités Français à l'hôtel Palestine, en bas, devant l'hôtel Novotel, de dos ,Philippe notre journaliste et Khaldoun notre "guide"

 

Bagdad Sept. 1990 007Bagdad Sept. 1990 006

 

La première fois que nous nous sommes  rendu dans ce Pays que nous ne connaissions  pas, nous étions accompagnés par un journaliste Lyonnais qui allait réaliser un reportage destiné à montrer une vision réaliste de la situation irakienne et rassurer les familles des Français "bloqués dans ce Pays à cette époque. 

Nous étions fortement motivés à nous rendre  en Irak, car faisant partie intégrante de la Nation Française, nous Français Musulmans, nous nous devions d'apporter notre modeste contribution humanitaire envers nos compatriotes "bloqués" à l"etranger dans les graves circonstances guerrières qui s'annonçaient à cette époque.C'est ce que nous avons fait simplement en qualité de citoyens Français.

Sans aide,critiqués dès notre départ,accusés parfois d'être manipulés par les dirigeants Irakiens, notre conviction d'être utile l'a emporté et nous a conforté pour cette initiative apolitique et strictement humanitaire.La suite de mon récit prouvera que nous avions eu raison.

Nous avons pu ramener des Français  bloqués dans ce Pays,

Par la suite, bouleversés par la situation dramatique qu'endurait le peuple Irakien, situation imposée par un embargo inique et inhumain, nous avons décidé d'engager des actions humanitaires. C'est ainsi que j'ai crée l'ASFI (Association de Solidarité Franco-Irakienne).

 

Afin de pouvoir avoir un aperçu denotre personnalité, je vous livre les traits généraux de notre personnalité tels que notre journaliste les a décrit dans un de ses articles: (bien entendu je lui laisse la responsabilité de son jugement àmon égard)

Souvenirs d'Irak 002 

Président de la Fédération Nationale des rapatriès français de confession Islamique, Hachemi Bounini est un personnage étonnant. La cinquantaine,cadre dans une filiale de Thomson, c'est un petit sec, nerveux parfois et d'apparence fragile. Déroutant parfois. Mais c'est surtout un sensible, un passionné,un fonceur.Maladroit, un peu naïf peut être.Mais c'est aussi sa force. Car derrière tout ça, il y a une force et énérgie surprenante. Celle qui s'est manifestée chaque jour à Bagdad. (sic). (il avait oublié que je suis un ancien officier de l'armée de l'air)

 

Chérif Benameur, ancien harki,un peu plus jeune que Bounini. . Installé également à Lyon, Un grand gars costaud,rusé, solide, rassurant. Et d'une finesse surprenante. Et d'une finesse surprenante. Toujours dans l'ombre, d'une discrétion presque maladive,il en impose. Avec sa façon de regarder les gens, d'estropier volontairement un mot et de glisser, l'air de rien, une petite phrase décisive. Mais celui là, il faut l'apprivoiser. Méfiant,obstiné, habile...

Il n'a pas quitté Bounini d'une semelle.

 

Abderrahmane Benaoum, lui est un "beur" de 22 ans d'origine algérienne. Son père  Louafi s'est battu aux côtés du FLN avant de faire dissidence et de quitter l'Algérie à la fin des années soixante dix. Etudiant à l'université Lyon III en civilisation orientale, ce jeune imam milite pour un islam ouvert ouvert et tolérant. Têtu,fier, impatient,cultivé,curieux de tout,cassant et nerveux parfois, c'est aussi un grand passionné. Il sait aussi surprendre et séduire avec son air candide et sa franchise un peu brutale. En Irak, c'est. Inutile de dire qu'il se sentait à l'étroit dans ce rôle.

 

Nous étions trois homme de bonne volonté, c'était certain. Très humains au fond parce que tout à coup dépassés par nous même.Nous avions oublié tout à coup nos petites querelles et notre grand projet de mosquée. Nous avions oubliés notre soif d'être reconnus. Dépassés par une superbe mission impossible: faire parler la paix au coeur d'une cité encerclée par la guerre.

 

 

 

 

 

 

 

Août 1990,

 

 

 Mes amis et moi même suivions les évênements d'Irak que ce soit à la télé ou dans la presse. Nous ne connaissions pas l'Irak, ni les Irakiens, mais nous avions pris conscience qu'il fallait faire quelque chose et ce, en faveur des Français qui étaient bloqués dans ce Pays? Certains disaient qu'ils étaient otages, d'autres, avec ironie les avaient surnommés "Les otages piscine".compte tenu du confort dont ils jouissaient dans les grands hôtels. La seule contrainte qui leur était imposée était: de ne pas sortit d'Irak.

Nous avons décidé d'aller dans ce Pays, afin de rencontrer nos compatriotes , de les encourager et de leur dire de vive voix qu'ils n'étaient pas abandonnés par l'ensemble du Peuple Français.

Nous avons pris contact avec l'Ambassadeur Irakien à Paris, S.E Abderezak EL HACHIMI et lorsqu'il nous avait reçu, nous lui avions exposé le bien fondé de notre démarche et de notre souhait. Il semblait intéressé par notre initiative qui se voulait essentiellement humanitaire. Il allait consulter Bagdad et nous rendrait la réponse. Nous lui avions bien précisé que lors de notre  visite à Bagdad, nous serions accompagné par un journaliste. En l'occurence, il s'agissait de Philippe BRUNET-LECOMTE, journaliste à Lyon Figaro.

Huit jours plus tard, l'Ambassadeur nous informait que notre demande était acceptée et après de brefs préparatifs, nous avons pris le chemin de Bagdad avec un apréhension certaine, car les nouvelles qui nous parvenaient sur la situation en Irak, n'étaient pas réjouissantes. Une logique de guerre s'était établit. Elle paraissait inéluctable!!!

Nous,nous partions avec un but précis: l'humanitaire et une logique de paix.

Avant notre départ, les "services"officiels Français ont tenté de nous dissuader de nous rendre en Irak, pretextant que le Gouvernement ne voulait pas de diplomatie paralléle  et que s'il nous arrivait quelque chose en Irak,le gouvernement ne lèverait pas le petit doigt pour nous sortir d'un pétrin possible. Nous  n' avions cure de cet avertissement, conscients de notre détermination et de notre bon droit. 

ET nous avons pris le chemin de Bagdad en compagnie de notre journaliste." ADVIENNE QUE POURRA!!!!"

 

Nous avons pris l'avion d'Air France à Roissy CDG, direction AMMAN en Jordanie.

à 23 heures,Arrivés à l'aéroport de  la capitale Jordanienne, nous étions attendus par des gens de l'Ambassade d'Irak et des journalistes.

Tôt dans la matinée nous sommes reçus longuement par Nabir KOURDY, Ministre par intérim des Affaires Islamiques, mais également Ministre d'Etat chargé des relations avec le Parlement..Le Ministre nous accueille chaleureusement sous le portait du Roi Hussein et devant une tasse de thé, la discussion s'engage.

"Est ce que les musulmans de France ont la parole sur la scène politique française?" interroge le Ministre, un petit sourire aux lèvres.

Je n'hésite pas et lui répond:

"Nous nous battons justement pour ça et la missiion humanitaire qui débute ici sera une occasion de prouver que nous pouvons jouer notre rôle.

Il ne fera aucun pronostic sur un succès ou un échec de notre mission car précise t-il " Il n'appartient pas au Ministre de donner son opinion" On est  dèjà dans l'ambiance des discussions orientales. C'est pour nous une bonne mise en forme avant BAGDAD.

Et de GAULLE arrive sur le tapis "aujourd'hui, la France a besoin d'un homme comme lui qui s'est battu pour la liberté de son Pays et pour  la Paix dans le Monde.

Le Ministre conclut en précisant qu'une force Jordanienne porte le nom du Général de GAULLE. Ce qui, précise t-il est un symbole important.

Abderrahmane explique le but de notre mission, rendre visite aux otages français retenus en Irak et demander leur libération immédiate. "Dieu vous protège" lance le Ministre en nous remettant une superbe édition du Coran.

Prière à la Mosquée Abdallah,Déjeuner rapide et visite d'un camp de réfugiés. A Andalus, 3000 asiatiques s'entassent sous des tentes bleues et jaunes, il flotte une odeur de misère,mais les bénévoles font le maximum. Discussion avec les responsables du camp. Avec Cherif, nous recensons les besoins les plus urgents en médicaments. On évoque le prblème des bagarres à l'intérieur du camp, les maladies et surtout le choléra.Sous la tente qui sert de magasin aux vivres, des montagnes de conserves. Au milieu, du corned-beef avarié offert par la Communauté européenne. Il ne sera pas consommé par ordre des médecins présents au camp.

 

 

,L'Après midi, vers 1630 Heures, nous devions prendre l'avion d'Iraki Airways à destination de Bagdad. Du haut de la salle d'attente de l'aéroport, nous pouvions voir des colonnes de réfugiés se dirigeant vers de gros porteurs pour leur rapatriement dans leurs Pays d'origine. Ces avions avaient été affrétés par la Croix Rouge internationale... Ces réfugiés étaient pour la plupart, des Asiatiques et des Arabes. Il y avait également des occidentaux.

Nous avons attendu jusqu'à 20 Heures pour pouvoir décoller, destination Bagdad.

 

Photos:en haut, l'auteur dans sa chambre au Rasheed

                en bas: le chef barman du Rasheed

 

Bagdad Sept. 1990 001"LES DES étaient jetés."

Dans l'avion, nous étions trois. CHERIF le Président départemental des Français Musulmans du Rhône , MOHAMED, le jeune interprète et moi même. Sans oublier Philippe, notre journaliste, fébrile à l'idée de faire un bon reportage sur la situation Irakienne.

Le vol entre Amman et Bagdad dure 45 mininutes.. Pendant ce temps, nous étions, il faut l'avouer, assez stressés. Qu'est ce qui nous attendais à l'arrivée? Avions nous endossé un costume trop grand pour nous?Sans aucune aide.Il nous avait fallu suporter tous les frais de ce voyage mal vu et incompris par le quai d'Orsay. Pour le Gouvernement Français, nous étions des éléctrons libres qui allaient se jeter dans la gueule du loup.

Qu'a cela ne tienne, nous devions apporter notre contribution dans cette crise et ce, en qualité de simples citoyens allant soutenir d'autres citoyens.

Vers 23 heures, nous atterrissions à

l'aéroport de Bagdad. Des officiels Irakiens nous attendaient et lorsque nous sommes sortis de l'aéroport, une haie d'honneur formée par des enfants, a honnoré notre arrivée. Nous étions très émus de cet accueil auquel nous n'étions pas habitués.

Nous sommes conduits par les Autotités Irakiennes dans un salon de l'aéroport. Discours d'accueil et réponse de ma part.La presse locale était là (télévision comprise)

J'explique que la Communauté Musulmane de France compte quatre millions d'âmes "Nous sommes venus vous apporter un message de paix et de fraternité.Nous sommes également venus rendre visite à nos compatriotes français qui sont retenus chez vous, nous assurer qu'ils sont en bonne santé, qu'ils sont bien traités..."

Nous sommes montés dans des limousines, une pour chacun d'entre nous et nous sommes partis à Bagdad.Nous sommes arrivé à l'hôtel "Babylone" où un encas nous fut servi.

Puis, nous avons regagné notre chambre. La journée ayant été assez éprouvante pour nous,la nuit avait été propice pour nous ralaxer et pouvoir ainsi aborder les jours suivants avec plus d'énérgie. 

 

Matinal comme d'habitude, et pour me repérer, je sors et suis sur le balcon de ma chambre. A mes pieds, coule le fleuve Tigre, calme et majestueux.Je peux enfin voir  cette ville de Bagdad tant de fois louée et qui me rappelait les contes des "mille et une nuits". Je m'aperçois que nous ne somme pas loin de zones sensibles, car sur bon nombre d'immeubles environnants, des batteries anti aériennes sont disposées.

Je descend rejoindre mes amis pour le petit déjeuner.

C'est qu'alors

qu'un homme vient vers nous et se présente "je suis Gilles MUNIER" des Amitiès Franco Irakiennes.

Surpris, nous nous demandions qui était ce type, surtout qu'il nous fallait observer la plus grande prudence en ces temps et en ces lieux.Nous avons rendu la politesse à ce Français qui sur le moment ne nous inspirait pas confiance.

Par la suite, des années plus tard, Gille MUNIER est devenu mon ami et actuellement ses écrits sur l'Irak sont devenus

des références en la matière.

Un de nos gardes du corps, vient nous annoncer qu'à 11 Heures, nous avions rendez vous au Ministére de l'information, ave le Ministre de l'information, Latif JASSEM.



PHOTOS:     jardins du Rasheed



Bagdad Sept. 1990 002La réputation du Ministre ,'Homme fort du Régime était notoirement connue. C'était un ami très cher du Président Saddam.

Philippe, notre journaliste, était content, car pour lui, son reportage s'annonçait fructueux.

Pour nous,cette entrevuie avec le Ministre s'inscrivait dans la normalité de notre action dont le but était maintenant clairement affiché: voir nos compatriotes Français,les rassurer, les reconforter et persuader les Autorités Irakiennes de les libérer.

Pour cela, nous avions décidés de plaider au nom de la mansuétude musulmane et ce, en qualité de Citoyens Français Musulmans.

Nous étions conscients que notre démarche était ardue et que le résultat final était aléatoire au possible.

Il n'était pas question pour nous d'entrer sur le terrain politique, mais de nous cantonner strictement sur l'option humanitaire.

Que nous le voulions ou pas, nous étions bel et bien confrontés au climat politique, car tous les représentants Irakiens que nous verrons par la suite,nous exposeront systématiquement la vue de l'Irak de manière politique.

Le programme de notre visite à Bagdad était établi par l'Association "Paix et Solidarité et amitiés" en quelque sorte un Service du protocole appelé en Arabe "Mounadama"

Des limousines nous attendaient à la sortie de l'immeuble et nous etions escortés par "des gardes du corps"

Nous allions voire le Ministre de la Culture et de l'information, le fameux Lati JASSEM, celui qui avait promis de "manger" les pilotes Américains qui tomberaient sur le sol Irakien.

On débarque au Ministére en silence. surprise!!Gilles MUNIER était là, ce qui nous a mis mal à l'aise . Que venait t-il faire? là et avec nous?

Le Ministre nous avait accueilli dans un immense salon très bien décoré .

Des journalistes Irakiens étaient là et un fonctionnaire prenait des notes. 

Gilles MUNIER se place à la droite du Ministre et prend la parole: "la présence sur le sol Irakien des invités occidentaux a son utilité. Elle permet d'éviter que votre Pays soit bombardé par les Américains. Bien que je sois contre le principe, c'est un cas de force majeure. Il ne faut pas que vous les laissiez partir. Ils vous servent de boucliers humains...."

L'air triomphant, le Ministre lui coupe la parole " C'est pour ça qu'on les garde!"

Crispés, prêts à bondir, nous étions sonnés par ces déclarations. Furieux, scandalisés, nous exigeons du Ministre à être démarqué de Gille MUNIER car nous ne faisions pas partie de son association et nous ne partagions pas ses idées. Notre esclandre peu diplomatique avait provoqué l'incident. Un froid glacial planait au salon ministériel.

Le Ministre, encaisse, quitte la salle suivi par un de ses collaborateurs.

Lorsqu'il revient, l'ambiance est très tendue. Il nous donne acte de notre désaccord vis à vis de Gilles MUNIER,et  admet, que nous ne pouvions pas  être compatibles au niveau des idées concernant l'Irak avec le Secrétaire Général des Amitiès Franco Irakiennes.

Le Ministre nous propose de changer d'Hôtel et de nous loger à l'Hôtel Rasheed dont la notoriété n'était plus à faire. Cela nous arrangeait énormément, car  dans cet hôtel, passage obligé des journalistes et diplomates, le service de communication convenait idéalement à notre journaliste qui pouvait envoyer ses articles à son quotidien Lyonnais.

L'entretien avec le Ministre s'est achevé, l'ambiance glaciale subsistait.Les sourires et les salamalecs étaient de façade. 

La traversée de Bagdad s'était effectué à grande vitesse et en silence.

Avant d'arriver à l'Hôtel Rashhed, je m'étais énervé et j'ai dit à mes compagnons "Ce Munier, quand il justifie les otages, il justifie la logique de guerre. Nous on est venu dire l'inverse, pour entrer dans une logique de paix, l'Irak doit libérer tous les otages pour désarmer ceux qui veulent la guerre." 

C'est l'heure du dîner. A la sortie du restaurant, trois "invités" français, d'origine malgache, tentent d'aborder Abderrahmane. Les irakiens s'interposent puis laisse faire. Le Lyonnais garde son calme, note les noms et les écoute. Ils ont vu la délégation s'expliquer à la télévision. Ils viennent demander de l'aide, car, disent ils, eux aussi sont musulmans.

Réponse de notre jeune imam " Rentrez à votre hôtel, nous travaillons pour vous, ne travaillez pas contre nous..."

 

Week end matinal pour nous. Dépot de gerbes sur la tombe du Soldat Inconnu  de la guerre Irak-Iran.Nousvisitons ensuite, le musée situé sous le monument. Très intéressant ce musée, car il retrace l'épopée guerrière de l'Irak.

 

Dimanche en fin d'après midi, nous allons à la rencontre de l'armée populaire. Nous sommes invités à une parade dans la banlieue de Bagdad. Le Peuple en Armes!!!Slogans,défilés, kalachnikovs brandies. Derrière l'agressivité c'était la fête joyeuse. Dans ces moments là, on ne sait plus trop quoi penser.

 

Très ému par la présence de nombreux enfants vêtus de treillis militaires, je prend à part un jeune volantaire. Il avait l'âge de mon fils. "J'ai un garçon comme  toi...Je ne sais pas s'il aurait le courage de prendre les armes pour défendre sa patrie...Je caresse la tête de l'enfant et je l'embrasse.J'étais très  ému à l'idée que l'avenir de tous ces enfants était hypothéqué par les sombres evênements qui se préparaient.

Je me reournealors vers les officiels et en arabe je leur dis: "Nous sommes venus vous apporter un message de paix.Ne croyez vous pas qu'il serait préférable que ces enfants puissent jouer, travailler, étudier normalement plutôt que que de s'entraîner de faire la guerre" Autour de moi, on hoche la tête en signe d'approbation . Un bref silence bienfaisant plane sur cet endroit. ET tout à coup, la musique et le défilé reprend "Bush down, ya Saddam" sort de cette foule comme un défi lancé au Monde entier.  Retour à l'hôtel. Un homme vient à ma rencontre. Il s'agit d'un Français retenu en Irak.

Il me fait part qu'il à un message  oral à me transmettre  de la part de Monsieur André JANIER, Chargé des affaires de l'Ambassadede France, car il n'y avait plus d'Ambassadeur. En fait, Monsieur JANIER était le véritable "patron" de l'Ambassade".

Monsieur JANIER, soyuhaitait me rencontrer. Que ce soit à l'Ambassade de France ou à l'Hôtel Rasheed. Le choix m'appartenait. Ne voulant pas nous mettre en porte à faux vis à vis de nos "hôtes" Irakiens, j'optais pour une rencontre à l'hôtel.Il avait été convenu que le Chargé d'Affaires me téléphonerai pour le rendez vous.

 

Nous faisons connaissance avec le Délégué Général de Thomson/CSF en Irak.

Nous le questionnons sur la mentalité Irakienne et il nous répond "Les Irakiens, je les connais très bien, étant depuis 5 années en Irak.Ils ont tout, l'eau, le pétrole et ils ne sont pas cons. Quand on leur explique une chose, il est inutile pour nous de répêter. Ils sont très dynamiques et entreprenants.

Sur ce, nous alloons nous coucher, car la fatigue se faisait ressentit. La journée avait été chargée.

 

Lundi matin,

 

Les contacts se multiplient. Avant une entrevue avec le Président du Parlement, nous effectuons une courte visite au Ministre chargé des cultes. L'Irak étant un Pays laïc, dans Bagdad on peut voir des Mosquées (Chiites ou sunites) et des Eglises chrétiennes.

Le Ministre nous accueille dans le Ministère.Bâtiment modeste, mobilier vetuste.

Pas de slogan. Pas d'agressivité. Un mot revient souvent de la part du Ministre "SALAM" (la paix) Ce n'était pas un débat contradictoire.

La conclusion du Ministre est la suivante "L'homme n'est pas simplement fait de matère, il a besoin de valeurs. Aujourd'hui, l'humanité dérape, elle traverse une zone dangereuse, car elle a oublié ça. Les grandes puissances croient que leur technologie suffit pour s'imposer au monde. c'est leur grande faiblesse. Notamment vis à vis du monde arabe.Car nous ne voulons pas sacrifier nos valeurs.

Nous prenons congé du Ministre et rejoignos l'hôtel Rasheed.

L'après midi, accompagnés de notre garde du corps, Chétien Irakien, de haute stature et d'un chauffeur, nous nous sommes promenés dans Bagdad. Nous avions émis auparavant le souhait de rencontrer le peuple Irakien au cours de cette promenade.

Bagdad, une ville dont le nom fait rêver.Nous découvrons une mégalopole, animée, sereine. Peu de militaires apérçus. On ne sentait pas une atmosphère de crise guerrière.

Cette Capitale, n'avait rien à envier aux autres Capitales. Larges avenues, grands immeubles résidences particulières attrayantes et une intense circulation automoblile.

Nous sommes allés visiter le vieux Bagdad et la fameuse rue Rachid. La vieille ville rappelait les souvenirs séculaires de la nation Irakienne.

Nous sommes allés au souk bondé de gens affairés Khaldoun nous a montré quelques immeubles où des impacts de missiles et obus Iraniens s'étaient encastrés. Le souvenir de la guerre Irak Iran était encore vivace dans l'esprit Irakien.

Puis nous sommes allés sur la rive gauche du Tigre, là où se trouve l'Ambassade de France. Pas d'ambiance de tension. L'Ambassade était gardée de l'extérieur par deux soldats Irakiens qui avaient l'air de s'embêter ferme.

On avait l'impression que l'Ambassade n'était pas inaccessible contrairement à l'Ambassade d'Irak à Amman.

Sur le quai, bon nombre de restaurant de plein air proposaient le"mezgouf", le régal des Irakiens. Le "mezgouf" gros poisson genre siliure , prit vivant dans l'aquarium, était ensuite cuit à la broche. Comme un méchoui.

Inviter un Irakien à manger un "mezegouf" est pour lui un privilège honorifique.

Nous avons fait quelques achats  dans les boutiques (articles féminins, babioles etc..)

Nous avons rencontré des Irakiens du peuple,au hasard et nous avons engagé la discussion avec eux.Nos "accompagnateurs" nous laissaient faire. Un climat de confaince commençait à s'établir entre nous.

Ensuite, nous nous rendons au Siège de l'association " Paix , Solidarité et amitiès" En fait il s'agissait d'un organisme officiel qui avait en charge la gestion des Personnalités étrangères. Une sorte de Service du protocole

qui s'occupait de la programmation des visites et des rendez vous avec les hautes personnalités Irakiennes.

Dans le bâtiment sobre, se trouvait, trônant à son bureau, une femme assez âgée, qui régentait tout ce dont elle avait la responsabilité.Accueillante, toujours souriante, elle nous avait souhaité la bienvenue et nous avait demandé

ce que nous souhaiterions.

Elle s'appellait OUM RAZANE. Telle que je la voyait, affairée, répondant aux nombreux appels téléphoniqueset donnant ses directives , je dis à Chérif "Cette femme vaut 5O hommes"

Elle nous informe que Jeudi, nous aurions un rendez vous avec le Vice-Président de la République, N° 2 du régime, Monsieur Taha Yassin RAMADAN.Une très grosse pointure en Irak.

Et nous regagnons notre hôtel, contents de la journée que nous venions de passer.

Le hall de l'hôtel, comme à son habitude, était très animé. On avait pas l'impression que la guerre était aux porte de Bagdad.Avec mes amis, nous sommes allés au bar de l'hôtel pour nous désalterer et c'est ainsi que nous avons fait connaissance du chef barman, d'origine marocaine. Il était très heureux de nous accueillir car il nous avait reconnu à la télé.

Le portier du Rashedd , affublé de la tenue folkorique Irakienne était lui aussi d'origine marocaine.

Dîner au restaurant, puis chacun avait regagne sa chambre.

 

Mardi,

 

Début d'après midi rencontre avec Monsieur André JANIER chargé d'Affaire et "Patron de l'Ambassade de France"

La rencontre a eu lieu en terrain neutre, dans le hall de l'hôtel Rasheed.

De manière très diplomatique, il nous dit: "Vous n'avez ni interdiction, ni encouragement...Vous êtes une mission strictement privée.

Nous nous attendions à ce genre de propos et nous comprenions que Monsieur JANIER  les tienne.

Mais instinctivement, je perçu de ce diplomate, un encouragement à poursuivre notre action. La franchise émanait de cet homme et converser avec lui était très agréable.Il avait très bien compris  le but exact de notre mission humanitaire et cela nous suffisait en tant que Français.

Une inviation nous est adressée  par Monsieur JANIER pour le soir même, à l'Ambassade de France. l'Ambassde "fête" l'expulsion de onze diplomates.En premier lieu, nous refusons, ne voulant pas une nouvelle fois, nous mettre en porte à faux vis à vis des Irakiens.

Ayant fait part aux Irakiens de notre refus et la raison qui a motivé celui ci, les Irakiens nous demandent d'aller à cette reception, mais accompagné par un garde du corps, qui était en réalité un homme des services secrets.

J'appelle Monsieur JANIER et lui fait par du "souhait" Irakien.

Monsieur JANIER me répond "Il n'y a pas de problème, venez avec lui"

Et nous voici, nous quatre français accompagné de notre "garde du corps prénommé OMAR" aller à la petite fête" de l'Ambassade de France.

A 21 heures, une centaines "d'invités" discutent un verre à la main, dans les jardins de l'Ambassade de France"Pour nous, c'était le premier contact avec la communauté Française en Irak.Un petit attroupement s'était s'était crée autour de nous.D'abord, on nous manifestait de la curiosité.

Nous expliquons clairement ce que nous sommes venus faire ici. On nous écoute avec intérêt.

Le premier à prendre la parole est le délégué de Thomson en Irak. " en France, on les voit comme des gens durs, agressifs. C'est faux et c'est injuste.Bien sûr, ils sont rationnels, carrés mais ausi ouverts et tolérants. En fait, ils ressemblent aux Français par certains côté : fiers,  individualistes, indépendants...Très gaulliens. Vous allez penser que je dis un énormité, mais ce sont des humanistes."

Soudain deux jeunes déboulent, visiblement éméchés. Ils étaient rès excités "Qu'est ce que vous venez foutre ici? On ne va quand même pas baisser notre pantalon devant les Irakiens!" Et l'un d'eux dérape et lance  à notre égard ."C'est des Français,ça?" 

J'ai retenu Chérif, ancien combattant français, qui a versé son sang pour la patrie. Mon ami, tel que je le connaissais, allait se chargé de cet individu, rasciste occasionnel , petit technicien, qui ne crachait pas sur l'argent arabe.

J'ai donc calmé le jeu, ne voulant pas offrir à notre "guide" Irakien une image qui aurait terni la solidarité Française.

 

On croise le Professeur BOBIN, éminent cancérologue Lyonnais. Sous Directeur du Centre anti cancer Léon Bérard de Lyon, il avait pris avec son épouse, au Koweit où il allait de temps à autre exercer son art.Son épouse avait été libérée, mais pas lui et nous avions appris que les Français pris au Koweit étaient particulièrement "pris en charge" par les Irakiens.

Il était à remarquer que le Centre anti-cancéreux Léon Bérard de Lyon avait un projet d'implantation d'un service anti-cancéreux dans la région.

La libération du Professeur BOBIN faisait partie des  objectifs que nous étions fixés

Nous avions plaidé sa libération lors de notre première visite à l'Ammbassade d'Irak à Paris.

On se congratule entre Lyonnais. Abderrahmane, notre jeune interprête avait fait ses études avec Sophie, la fille diu cancérologue.

Visiblement exténué, il nous dit:

"Quand la crise a éclaté, j'étais dans la région pour opérer quatre ou cinq malades graves. Je devais rentrer en France le 2 Août...Quand j'ai été surpris, j'ai alors pris la route pour regagner Bagdad et, depuis j'attends.Tout va bien, on est bien traités, mais c'est usant psychologiquement,surtout quand on sait,comme moi, que j'ai tout un service qui m'attend avec des malades gravement atteints.Il faut que je rentre...

Le délégué Général de Thomson nous dit: "Ici, le Professeur BOBIN est devenu le médecin de cette petite communauté Française, s'il s'en va, c'est bien, mais il va nous manquer"

Installé au Novotel, le "docteur" a en fait élu domicile chez des résidents Français, dans une grande maison à Bagdad, plus agréable,moins stessante que ces hôtels où des centaines "d'invités" tournent en rond, désoeuvrés, angoissés.

Et le Professeur BOBIN de poursuivre:

"Pour moi, tout va bien,mais c'est quand même très difficile psychologiquement d'être retenu ici, même si les Irakiens avec qui nous sommes en contact sont très gentils et même si nous pouvons circuler librement en ville.Les gens ici, les Français, ça leur tourne la tête. Ils sont ballottés entre les rumeurs, les faux bruits et les faux espoirs...De temps en temps,certains craquent, mais ce qui me frappe le plus c'est la solidarité qui régne entre eux et la dignité de tout le monde.

Peut il avoir un point de vue sur la crise du Golfe?

"Bien sur.Ici à Bagdad,on voit les choses différemment. Je crois qu'il faut négocier. En tant que médecin, j'ai décidé de consacrer ma vie à soigner les gens, j'essaie de sauver des vies humaines...J'arrive donc difficilement à admettre qu'on puisse  se lancer dans une guerre qui pourrait faire des dizaines de milliers de morts. Aujourd'hui, MITTERRAND semble avoir fait un pas, il faut continuer dans ce sens. Et si les otages reviennent en France, tout peut basculer favorablement. Ce sera alors un signe"

Mais le Professeur BOBIN va plus loin. Fondateur de l'Association Franco-Arabe de cancérologie,il continue son plaidoyer en faveur de la paix.

"Nous avions des relations privilégiées et solides avec l'Irak.Il faut les préserver. Nous avons toujours eu une politique intelligente vis à vis des Pays Arabes. Il faut la poursuivre.Si je rentre, quand je rentrerai, je répéterai ça aux Autorités Françaises. Les Irakiens attendent beaucoup de la France, nous avons un crédit énorme ici, beaucoup mieux que de faire la guerre"

Le Docteur ne nous en dira pas plus. Il quitte la réception en nous saluant et nous souhaitant bonne chance.

"Quelque soit le résultat de votre visite, c'est une superbe initiative. Vous êtes des hommes de bonne volonté et c'est ça l'essentiel"

Ces dernières paroles provenant du Docteur, nous ont fait chaud au coeur.La meilleure récompense que nous avons eu, fut de ramener le Professeur en France avec nous.

Nous avons eu d'autres conversations avec des Français. Des journalistes sont là, ils nous interrogent et nous répétons une fois de plus l'objectif de notre mission." Apporter un message de paix" mais  également "exprimer une solidarité avec les Français retenus ici"

"Mais qu'est-ce que vous allez obtenir?" interroge vivement Jean Luc.

"Est-ce que, finalement voyus n'allez pas simplement servir de caution à Saddam Hussein? ajoute son voisin.

L'ambiance monte d'un ton. Ici, il ya quelques jours, Gilles MUNIER, Secrétaire Général de l'Association France-Irak s'était littéralement fait éjécté de l'Ambassade par quelques "invités" en se faisant traiter de "collabo" et de "lépéniste"

Chérif, prend le relais et calmement, il explique notre attitude qui est très différente de  celle de Gilles MUNIER.

"Lui, il a dit devant nous, aux autorités Irakiennes que les "invités" étaient indispensables pour protéger leur Pays et qu'ils devaient les garder. Il a même promis d'en amener d'autres, violontaires, ceux là, pour constituer des commandos de la paix. Nous ne sommes pas d'accord avec lui, car ce discours s'inscrit dans une logique de guerre.Il continue à parler en terme d'otage, à se placer dans une perspective de conflit. Nous, nous disons exactement l'inverse: Il faut libérer  ces "invités" pour mettre en place une dynamique de paix.C'est ce que nous expliquons aux Irakiens en insistant sur le fait que l'opinion Française attend un geste, qu'elle hésite et que le gouvernement Français ne pourra pas rester insensible à cela.

Nous continuons donc à expliquer notre initiative basée sur une logique de paix. Le message est parfois difficile à faire passer.

 

Denis, un autre "invité" nous dit: " Vous êtes les premiers à vous inquièter de notre sort, vous êtes venus ici pour essayer de faire quelque chose. Continuez, on vous soutient..."

 

Abderrahmane discute avec un diplomate.Le contact est difficile à passer. A sa logique de paix, il se voit réplique sur un ton paternel "Fermeté"

Côte du Rhône,bière, sodas, boissons sans alcool. C'est  la fête. On s'amuse entre petits groupes. On rit, mais les regards sont éteints. Nous entendons des monologues émouvants.

"On nous a oubliés, on compte pour rien.Quand je pense que c'est vous, français Musulmans qui êtes les premiers à venir nous voir,  les premiers à vous intéresser à nous.*

Un autre parle de brûler son passeport et sa carte d'électeur quand il reviendra en France.

Otages piscine? On soupire "Quelle connerie!!" Visiblement, ils en ont marre de ces clichès cruels et ironiques.

Un vieux ironise: "les chefs d'Etat se font aujourd'hui une telle idée d'eux même, que la terre n'arrive plus à les porter"

Cette reflexion ironique fait rire.

 

Autour de nous,enfin, l'atmosphére se détend. André JANIER quant à lui, reste ferme sur la "position du gouvernement" mais il nous encourage à faire ce que nous pouvons.

Un autre diplomate me serre chaleureusement la main  en me disant " Allez y ,foncez! c'est le moment..."

Un peu paumés, au milieu de tout ça, nous essayons de garder notre calme. Nous avion l'impression d'être dépassés et nous nous sommes rendus compte que notre mission humanitaire prenait une tournure inattendue.

Légérement en retrait, OMAR, notre "guide" observe, souriant et attentif. Il sa'pproche parfois pour  demander la traduction d'un mot ou d'une expression. C'était indispensable pour la rédaction de son rapport en haut lieu.

 

Visiblement le discours de MITTERRAND à l'ONU avait eu de l'impact, ici à Bagdad, chez les Français bien sûr,mais également chez les Irakiens. Comme l'expliqua un interprête local "ça attendrit le climat'"

 

L'heure devenant tardive, nous prenons congé et remercions notre hôte, Monsieur JANIER, de son excellent accueil. Nous saluons à la ronde, tous ces Français pour lesquels nous partagions concrètement, maintenant leurs angoisses et  leurs incertitudes.

Chérif visiblement ému, me dit :" Je supporte mal d'entendre tous ces gens qui souffrent."

Philippe, notre journaliste, continue d'accomplir son reportage.

Nous rentrons au Rasheed et Philippe rejoint la salle de télécommunication pour envoyer ses articles à son journal, à Lyon.Le hall de l'hôtel, malgré l'heure avancée de la nuit, ne désemplissait pas.Beaucoup de monde, beaucoup d'étrangers et bon nombre d'agents de sécurité qui curieusement avaient la "téléphonite" aigüe, car on les voyaient souvent utiliser un des téléphones muraux  et ce, dès que quelqu'un entrait dans l'hôtel.

 

Jeudi,

 

"Paix et Solidarité" nous informe que nous avions décroché le rendez vous avec Taha Yassine RAMADAN,Vice Premier Ministre et n° 2 du régime.Cela devait avoir lieu à 11 heures.

A 10 h30, deux grosses mercedes conduites par des militaires, nous embarquent. La traversée de Bagdad se fait à vive allure.

Arrivée au  palais présidentiel. Ls barrages et les contrôles sont très stricts.Nous arpentons de longs couloirs tapissés de  rouge. Le bâtiment est gigantesque et à chaque pas, un soldat en arme, imperturbable.

Nous sommes reçus dans un immense bureau et nous attendons.

Brusquement, tout le monde se lève. Le vice Premier Ministre apparaît,en tenue militaire vert olive, le pistolet au ceinturon.

Pas très grand, le crâne légérement dégarni. Le regard noir et inquisiteur et la moustache de rigueur.

Courtois, prècis, il va très vite à l'essentiel. En quelques minutes, il nous fait l'analyse de la crise.Très rationnel, tès argumenté.

Je prend la parole en qualité de chef de la délégation. J'étais ému, j'avais la gorge serrée.Au départ ma voix était un peu tremblante, non pas d'être impressionné par notre hôte, mais j'étais conscient que là se jouait la suite de notre mission humanitaire. Mes amis, à mes côtés, étaient suspendus à mes lévres,crispés, tendus. La scène était incroyable.

Pied à pied, je tente de convaincre le Vice premier Ministre. Logique de Paix, toujours:

Je dis:

"Aujourd'hui, l'opinion Française hésite. Personne ne veut se faire tuer pour le Koweit. Mais le fait que des Français soient retenus en Irak est un argument pour ceux qui veulent la guerre. Il faut que l'Irak fasse un geste, que les "invités" rentrent en France...C'est la seule façon de s'engager sur le chemin de la paix...

RAMADAN intervient d'un ton sec:

"Dans votre démarche, nous voyons  une attitude morale et sérieuse"

 

Progessivement, le dialogue s'accélère. J'insiste, j'argumente. Je demande à pouvoir visiter l'hôtel Mélia-Mansour,

le fameux centre de tri des otages à Bagdad.

Je demane aussi de pouvoir rencontrer le "raïs" et de me rendre sur un site "stratégique" où l'on disposé des boucliers humains.

Mon interlocuteur m'écoute sans broncher et nous promet "Je transmettrai."

Puis il prend un ton plus solennel "Nous avons demandé à plusieurs reprises au gouvernement français de pouvoir envoyer des émissaires  irakiens chez vous pour engager le dialogue, sans lui demander d'approuver notre politique.Mais pour maintenir des liens, pour faire entendre directement notre point de vue, pour commencer à discuter....Chaque fois, cela nous a  été refusé. Comment voulez vous qu'on puisse faire la paix, si on ne peut  même pas se parler. Quand vous reviendrez en France, transmettez ce message: nous voulons le dialogue, car nous voulons la paix.

L'entretien étant terminé, nous prenons congé et remercions cette haute personnalité irakienne de son accueil et de sa compréhension.

 

  Mes deux amis et moi même discutions dans une chambre de l'hôtel, lorsqu'un de nos "guides" khaldoun débarque; "Vous avez l'autorisation d'aller au Mélia Mansour" Le fameux centre de tri pour tous les otages provenant du Koweit.

L'inviation était valable également pour notre journaliste. "Vous êtes le premier journaliste à aller au Mélia Mansour" lance t-il en riant.

On suit Khaldoun, malgré notre fatigue .Arrivée au Mélia, Palace au style hispanique. Rien à voir avec le régime de semi-liberté des autres hôtels.Contrôle militaire serré à l'entrée,barrière de sécurité, on est surpris en arrivant dans le hall: lumière tamisée, silence pesant, surveillance étroite, atmosphére étrange. Un civil ouvre la marche. On tombe sur les deux Français qui séjournent ici en compagnie d'une trentaine d'occidentaux. Six autres Français viennent justement de quitter les lieux pour une destination inconnue. Parmi eux, les trois qui avaient été coincés par l'armée irakienne au Koweit dans la résidence de l'Ambassadeur de France.

Nous discutons avec des personnes de l'Ambassade qui avaient obtenu l'autorisation de rendre visite aux Français et ce,tous les jours, pendant deux heures.

Présentations, on commence à parler avec  "les invités",mais une jeune femme de l'Ambassade intervient vivement.

Elle interrompt notre journaliste "surtout, il ne faut pas les interviewer,ne pas citer leur nom, moins on parlera d'eux, mieux ça vaudra" Pourquoi? Etait ce une consigne officielle?Mystère!

Les deux Français du Mélia expliquent qu'ilsce,  sont là depis deux semaines, qu'ils sont bien traités; nourriture correcte, deux heures de piscine par jour, deux heures de visite avec les gens de l'ambassade de France. Le plus dur, c'est  d'être obligés de passer le reste du temps dans leur chambre ou dans les couloirs de leur dixième étage sans le moindre lien avec l'extérieur, sans le moindre téléphone.

Alex, un du Mélia est visiblement très éprouvé. "Les Irakiens sont gentils avec nous, mais on n'a pas de liberté. Liberté, c'est un mot qui pèse lourd quand on est privé, on parle beaucoup et on manifeste beaucoup pour la liberté....Sans en connaître vraiment la valeur. La valeur, nous maintenant, on sait"

Le vieil Alsacien qui est avec lui dit la même chose. Il a l'air très fatigué, affaibli, à bout de force. Nous avions déjà demandé de rapatrier ces deux "invités" qui, l'un et l'autre, avaient de sérieux problèmes de santé.Tous les deux vennaient du Koweit et ils sont la d'attendre. "C'est usant psychologiquement " expliquent-ils car à chaque instant, ils redoutent le pire: partir pour une destination inconnue, sur un site stratégique.

"On en vient à espérer ça, avoue Alex en ajoutant, au moins on sera à l'air libre"

Notre venue avaient provoqué un espoir. Je leur explique que j'avais fait une démarche pour eux, en précisant que c'était loin d'être acquis.

Nous dinons au restaurant en sous sol du Mélia en compagnie des Français. Une trentaine d'occidentaux sont là. Ils mangent en silence, en jetant sur nous des regards intrigués.

Alex nous dit" les irakiens qui s'occupent de nous comprennent notre douleur, c'est difficile pour nous, très difficile.Ils le savent. Il ne nous reste qu'une chose;espérer un geste,croire que l'amité entre  la France et l'Irak aura laissé des traces malgré tout. Personne ne veut la guerre...Alors,il doit bien avoir une solution....On évoque le discours de MITTERRAND à l'ONU,ici, dans ce huis clos, un peu lugubre.Les paroles du Président Français ont été accueillies avec un immense espoir.

Le dîner est terminé, on visite l'hôtel. Les deux "invités" insiste sur le "dévouement" de l'ambassade française.. C'est leur seul lien avec le monde extérieur. Nous tentons de les réconforter et nous leur expliquons le sens et l'objectif de notre mission.Nous leur demandons s'ils avaient besoin d'argent? de cigarettes, ou autre chose.

"Non tout va bien de ce côté"Ce qu'ils éprouvaient au fond: un grand sentiment d'injustice car cette crise ne les concernait pas.".Ils n'avaient pas envie de payer pour les émirs du Koweit".....

On se quitte dans le hall du Mélia. Longues poignées de main, le regard de ces hommes étaient difficiles à soutenir. Et, dans cette demi-pénombre, c'était un peu irréel.Un dernier geste et on s'engouffre dans l'ascenseur.

Retour au Rasheed, pas un mot dans la voiture. Nous sommes sous le choc.

Fin de soirée à discuter.Cette visite au Mélia nous a conforté dans notre envie de continuer à nous battre et de plaider pour ces "oubliés" pour leur retour en France.

"Mais est-ce qu'on nous laissera parler? Est-ce qu'on nous écoutera?

 

Vendredi soir, dîner avec Omar "un des guides" de notre délégation. La trentaine, convaincu,fier carré et passionné, c'est un personnage surprenant. Toujours impeccable,toujours ponctuel, toujours disponible. Membre du part Baas, bien sûr. Cette fois il veut engager la discussion avec Philippe, notre journaliste, sur le fond. Il amorce une question

"la libération de tous les otages peut elle enclencher un processus de paix? Il veur réduire cette idée à néant.ça commence en douceur. Et, peu à peu le débat se transforme en bras de fer.Et il explose tout à coup, le doigt pointé sur son interlocuteur: "Si tu n'était pas avec la délégation, je t'attacherais et je te frapperais!" Abderrahmanetraduit. Quelques secondes de silence et Omar éclate de rire. La discussion reprend pied à pied. Incroyable cette volonté de ne pas lacher, sur rien.Cette obstination a vouloir faire plier l'adversaire. Un pur cet Omar, un dur aussi.

Et puis tout à coup, il s'arrête. Un mot, une expression l'a touché.D'une voix douce, il saisit la main de son interlocuteur "tu vois, je me suis rapproché de toi avec cette discussion" Puis reprenant son souffle, le regard dur, il ajoute " ET ça je ne le voulais pas."

 

Samedi soir, nous essuyons une véritable douche froide. Nous sommes convoqués à une réunion au siège de "Paix et solidarité" OUM RAZANE, nous attend. Souriante comme toujours, maternelle presque. C'est elle qui suivait

 de très près toutes les démarches de notre délégation.

En quelque mots, elle affiche la couleur. Plus question de visiter les sites, plus question d'une enrevue avec SADDAM. Pa question non plus de parler d'une libération d'otages. Le ton s'était durci. Elle avait sorti un discours du "raïs" qu'elle avait lu, lentement, en insistant sur des passages. C'était u discours de fermeture.

"Il faut que la France renoue le dialogue avec l'Irak, qu'un homme politique français vienne ici, prendre contact avec nous. Alors on pourra reparler des "invités".

Nous étions consternés. J'interviens. En face, le ton se durcit encore, cassant presque.Chérif me jette un clin d'oeil. Il fallait décrocher. On se lève. Brèves salutations. OUM RAZANE, toujours souriante, nous accompagne d'une phrase  "n'ayez pas ce visage triste"

Dans la voiture, au retour, je dis à Chérif, de manière que Khaldoun me comprenne.Bagdad Sept. 1990 005

"Ils ne veulent pas libérer les otages, notre mission est quasi terminée. ON rentre au Pays. ON a accompli  une grande partie de ce que nous avions espérer.Rendre visite à nos compatriote française. Ici, il n'ont visiblement pas d'observer les traditions musulmanes qui veulent qu'un hôte ne reparte pas les mains vides" C'est bon, on rentre!!!

Khaldoun n'avait rien perdu du sens de mes paroles et il constatait bien qu'un énervement m'agitait.

Je lui confirmait, que nous voulions rentrer en France ,dès demain,, sachant bien qu'il ferait son rapport dès qu'il rejoindrait "Paix et Solidarité"

 

Le Dimanche fut lugubre,

 

Néanmoins, nous avions continuer d'oeuvrer au cours de cette journée.

Petit déjeuner avec un "invité français. C'est un "Thomson" Au menu: le discours prononcé la veille par SADDAM HUSSEIN, largement diffusé depuis hier soir par la télévision irakienne.

Nous avions décortiqué soigneusement le texte de cette intervention. "Il ya du nouveau, il y a de l'espoir " dis je .

Ici, dans la petire communauté française, on ne parle que de ça.

A la "Une" le Bagdad Observer", quotidien irakien rédigé en anglais, que les invités ont surnommé "le thermométre" annonçait la couleur, en insistant sur la volonté irakienne d'engager un dialogue avec la France.

"Après le discours de MITTERRAD à l'ONU, explique le quotidien, Saddam répond: " nous sommes en train de reprendre contact avec le gouvernement français"pour"  clarifier nos positions" et "engager le dialogue" sur des "bases solides".

Pour Gérard, "l'invité Thomson", pas de doute: " ça bouge" et cette fois "il y a espoir".

Hommage remarqué aussi de Saddam ; "Nous considérons que le disours du président français est différent des autres, dans sa forme, malgrè les objections que nous pouvons formuler."

Et tout est bon pour confirmer cette détente: depuis 48 heures, les miliciens en armes ont disparu des carrefours de Bagdad.

 

Le mat nous rendions visite, aux Français logés à l'hôtel Palestine".Beaucoup de salariès d'entreprises française.(Technip-Thomson, etc...)

Visiblement, ils étaient content de notre visite. Et je leur repête ,infatigablement, ce que j'avais dit une dizaine de fois aux irakiens . "Que l'opinion publique française , dans sa grande maajorité ne veut pas que la France entre dans un conflit avec l'Irak et que "l'unanimisme de façade  contre l'Iarak était en train de se fissurer et que la classe politique, dans sa grande majorié commençait à se réveiller."

Chérif ajouta; je ne sais pas si cette mission aura permis de faire avancer les choses, mais si, par hasard, le simple fait de parler a pu permettre une petite ouverture, alors c'est énorme".

A 10 heurs, nouvelle tournée pour un autre hôtel. Nous allons au Novotel avec l'objectif, toujours de rencontrer des français.

A cette époque, le Novotel était dirigé par un français. " C'est la première fois qu'on parle sérieusement de dialogue" nous dit le directeur. Il nous précise qu'il avait pris ses fonctions, il y à peine 3 mois. Il nous confie, que malgré tout ça  qu'il n'st pas trop optimiste pour l'avenir.

Un homme d'affaires est là.C'est aussi un "invité", il écoute, puis intervient pour donner son  analyse "Sans les otages

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